SAINT PIERRE & MIQUELON L’ARCHIPEL FASCINANT

le 22/10/2015 publié dans le N°263 de Subaqua
VOYAGE 263-UNE
Jean-Louis Blanchard
par Jean-Louis Blanchard

Dans la précédente édition de Subaqua (septembre 2015) nous avons présenté Saint-Pierre et Miquelon en visitant l’unique et rayonnant club de plongée CNSP (Centre nautique de Saint-Pierre). Nous avons également le projet de créer à partir de 2016 une fête dédiée à la mer, qui pourrait englober stage et conférences de biosub, concours photo, rencontres franco-québécoises. Il est temps de partir visiter l’archipel afin de rencontrer ces lieux magnifiques et sauvages. Un reportage de Jean-Louis Blanchard. Photos : Marjorie Frachisse, Thierry Vogenshahl, Stéphane Salvat, Mathieu Blanchard.

VOYAGE 263-1Venir à Saint-Pierre et Miquelon, c’est aller en terre française lointaine, aux portes de l’Amérique du Nord. Ce n’est pas seulement la francophonie qui pourrait expliquer une cohérence régionale dans cette vaste étendue nordique à l’Est de l’Amérique du Nord. En effet, le francophone État du Québec se trouve bien à l’Ouest, tandis que Saint-Pierre et Miquelon se trouve « encadré » au nord par Terre-Neuve et Labrador, au sud-ouest par la Nouvelle-Écosse, États canadiens où l’anglais est la langue officielle.

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Archipel et poussières d’îles posés à peu de distance de Terre-Neuve, c’est l’exubérance et le tumulte de l’Histoire qui ont fait que, un jour lointain dans le passé, le drapeau français a flotté définitivement sur ces rochers. Très exactement le 22 juin 1816 après d’âpres disputes entre la France et l’Angleterre aux XVIIe et XVIIIe siècles. Avant cela, l’archipel avait été visité par les Amérindiens et les Paléoesquimaux. Et pourtant, à Saint-Pierre, ou Langlade, ou Miquelon, les trois uniques communes de l’archipel, on est Français et bien Français.

Il n’y a qu’à vivre ce moment magique que constituent les fêtes du 14 juillet dans l’archipel : cocarde respectée et brandie, avec un je-ne-sais-quoi de parfum de nos fêtes d’antan. À Saint-Pierre et Miquelon, pas besoin de disserter longtemps sur le sentiment d’appartenance : on est de fait dans une communauté de culture, dans une communauté de valeurs, dans une communauté de destin.

Un voyage en deux temps

VOYAGE 263-2La première surprise, c’est qu’une seule et unique compagnie (dont le nom, nous vous le donnons en mille, est « Air Saint-Pierre ») dessert l’aéroport qui se trouve sur l’île de Saint-Pierre. Il faut donc composer avec les quelques vols proposés, venant obligatoirement de Montréal (Québec), ou d’Halifax (Nouvelle Écosse) ou de Saint-John’s (Terre Neuve), et pratiquant des tarifs… peu négociables. Aucune desserte directe depuis la métropole : ici, la continuité territoriale est un concept d’ailleurs. C’est sans doute là le seul et unique point surprenant pour tout projet de séjour. Les pilotes passent pour être excellents, car de temps en temps des nappes de brouillards têtus et persistants habillent l’archipel d’une blancheur laiteuse et… à couper au couteau de plongée. Ce qui n’empêche nullement l’avion de se poser comme si de rien n’était.

Outre la plongée et son cortège de formations techniques, d’explorations diverses dans des lieux magiques (la basse du Colombier, l’anse Saint-Pierre, les Canailles, le cap Rouge, les épaves nombreuses qui parsèment le pied des rochers…), l’archipel est l’endroit rêvé pour la « biosub » et pour l’étude de l’environnement marin. Sans nul doute, les Doridiens trouveraient à compléter quelques fiches et en créer de nouvelles ! Idem pour les photographes subaquatiques.

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La nature est reine

Nous sommes sur un archipel où la Nature est maîtresse ; évoquons chacune des trois principales îles.

Il y a tout d’abord Saint-Pierre, île la plus peuplée, avec ses 26 km2, sa côte accidentée et sa forêt boréale. Les sentiers y sont nombreux et permettent d’appréhender toute la majesté de l’île. L’étang du Savoyard, aux eaux saumâtres, permet même la baignade. Mention spéciale aux nombreux îlots et rochers qui entourent Saint-Pierre.

VOYAGE 263-4On ne peut oublier l’île aux Marins, qui fut historiquement l’île la plus peuplée avant de voir au fil des décennies la population s’installer définitivement sur Saint-Pierre. Subsistent sur l’île aux Marins des maisons aux couleurs chatoyantes amoureusement entretenues et servant de « résidences secondaires », une église, un cimetière marin. Sur une plage, l’impressionnante proue du Transpacific est là pour rappeler la violence des éléments quand l’océan se déchaîne. Autre « must » : le rocher du grand Colombier est le paradis des oiseaux marins dont les célèbres macareux ainsi que les nuées de pingouins plongeurs (on les rencontre à 20 m de profondeur, en train de pêcher et de réaliser des apnées à faire pâlir nos champions du monde !). À proximité se promènent régulièrement rorquals, baleines à bosses… voire orques dont on dira un mot plus loin. Le musée de Saint-Pierre, l’évocation de plus de 600 naufrages et autres fortunes de mer, les racines acadiennes, la musique locale et le théâtre : voilà de quoi plonger dans l’Histoire tout en se disant qu’avec tous ces naufrages, quelques épaves attendent le plongeur…

Ceci est un extrait du Dossier paru dans le numéro 263 Abonnez-vous

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