S’engager dans la lutte contre la pollution plastique des océans

le 28/06/2019 publié dans le N°285 de Subaqua
Marine Pollution - a discarded plastic packet floats in the ocea
Julie Tinnetti et Sylvie Gauchet
par Julie Tinnetti et Sylvie Gauchet

La pollution plastique est partout : dans les rues, sur nos plages, au fond des mers et dans la nature plus largement. Mais saviez-vous qu’elle est aussi présente dans tous les organismes vivants jusqu’aux cétacés des océans ?
Nous produisons en moyenne 300 millions de tonnes de plastiques par an et on estime qu’entre 8 et 12 millions de tonnes finissent dans nos océans(1). Face à un tel fléau, largement relayé par les médias, les actions individuelles pourront paraître dérisoires pour certains, mais c’est bien en faisant évoluer les comportements que des solutions durables pourront être mises en place. Que l’on soit plongeur, apnéiste ou encore randonneur subaquatique, des actions simples existent et permettent de prendre part à ce combat citoyen. Le point par Julie Tinetti et Sylvie Gauchet.

Une situation alarmante

Un rapport intitulé « Pollution plastique : à qui la faute ? » rendu public par le WWF en mars 2019(2)  tire la sonnette d’alarme. D’ici 2030, la production mondiale de déchets plastiques pourrait augmenter de 41 % et la quantité accumulée dans l’océan pourrait doubler, menaçant la vie marine et notre propre santé. Le « septième continent » pourrait bien s’agrandir avec les années puisque les déchets plastiques dans les océans pourraient atteindre les 300 millions tonnes, soit le double du chiffre actuel. Des éléments de plastiques ont récemment été trouvés jusque dans la fosse des Mariannes, l’endroit le plus profond de l’océan !

Plastic bottle on beach - Pollution.

Aujourd’hui, seulement 20 % du plastique récolté est recyclé dans le monde. Plus de la moitié est brûlée ou envoyée à la décharge pour des questions de coût. Le dioxyde de carbone libéré par la combustion des plastiques devrait d’ailleurs tripler d’ici 2030. Sans parler des ravages sur la faune et la flore… Chaque minute, près de 9 millions de tonnes de déchets plastiques pénètrent dans l’océan (le quadruple finit sur terre). De nombreuses espèces sont touchées dans les océans, l’ingestion de plastique conduisant souvent à la mort. En cause, notre système de production, d’utilisation et d’élimination du plastique, système défaillant dans lequel aucun acteur n’est tenu pour responsable.

Vers une nature sans plastiques ?

Le Conseil européen a adopté, le 21 mai 2019, une directive sur les produits en plastique à usage unique. « Les nouvelles règles interdisent l’utilisation de certains produits jetables en plastique pour lesquels il existe des alternatives. En outre, des mesures spécifiques sont introduites pour réduire l’utilisation des produits en plastique les plus fréquemment jetés », précise le communiqué du Conseil(3).

11708_12736_auth1_2018062212440023131777_10210755318899211_3654817209639572192_nLes assiettes, couverts, tiges pour ballons et cotons-tiges en plastique à usage unique seront interdits d’ici 2021. La collecte des bouteilles en plastique devra atteindre 90 % du gisement en 2029. Les bouteilles devront également être conçues avec un minimum de 25 % de matériaux recyclés et de 30 % d’ici 2030. Le texte instaure par ailleurs une responsabilité élargie des producteurs (REP) pour deux catégories de produits, les filtres à cigarettes et les engins de pêche. Même si une prise de conscience citoyenne, politique et industrielle, est en marche et que la réglementation va dans le bon sens, il y a encore beaucoup de chemin à parcourir pour que les générations futures puissent jouir d’un océan sans plastique. L’étude du WWF détaille le chemin à suivre pour mettre fin à la pollution plastique dans la nature en 2030. Cela passe notamment par :

> la réduction de 28 % de la production de plastique par rapport à 2016,

> l’élimination progressive du plastique à usage unique,

> la collecte de 100 % de nos déchets et le recyclage de 60 % des déchets collectés. 

Pour y parvenir, des solutions existent déjà et doivent être renforcées telles que l’interdiction du plastique à usage unique problématique, le soutien au réemploi, l’élimination des additifs toxiques qui freinent le recyclage ou encore la recherche d’alternatives durables.

Les actions citoyennes

Chaque citoyen, en tant qu’individu, peut aussi avoir un rôle important à jouer dans cette lutte contre la pollution plastique. Au-delà des pétitions existantes pour demander aux gouvernements et aux entreprises d’agir (WWF, Surfrider Foundation, Greenpeace…), chaque citoyen peut également apprendre à réduire sa consommation de plastique : réutilisation et recyclage des produits, achats responsables (éviter les emballages plastiques, dire non aux sacs plastiques « biodégradables » qui ne le sont véritablement que dans certaines conditions, éviter les produits à usage unique…).

Plongeur, apnéiste ou randonneur subaquatique, vous pouvez participer aux initiatives locales de sensibilisation et de collectes de déchets immergés dans les cours d’eau, rivières et littoraux, ou en organiser via votre club.

Quelques idées pour agir :

Ceci est un extrait du Dossier paru dans le numéro 285 Abonnez-vous

Commentaires

  • Roland dit :

    C’est bien de dénoncer mais en même temps la FFESSM vend des centaine de cartes plastique avec les licences, niveaux ect…… depuis des dizaines d’années.
    Alors l’exemple ???

    • Digital dit :

      Sachez que nous étions et sommes toujours conscients de cette contradiction. C’est la raison pour laquelle, nous avons décidé de délivrer une licence « perpétuelle ».
      Désormais peu importe le nombre d’années d’ancienneté en tant que licencié FFESSM, vous n’avez qu’une seule carte. Ce n’est qu’un début, car la dématérialisation est pour bientôt.

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