Valorisation économique d’une espèce protégée

le 25/10/2018 publié dans le N°281 de Subaqua
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Stephan Jacquet
par Stephan Jacquet

Le laboratoire niçois Ecosystèmes CÔtiers Marins Et Réponses aux Stress (ECOMERS) et la Maison des Sciences de l’Homme et de la Société (MSHS), au travers de Zaineb Bounouas, Patrice Francour, Christian Longhi et Jean-Charles Briquet-Laugier, ont publié cet été une enquête susceptible d’alimenter et aider la recherche. Une fois n’est pas coutume, cette rubrique nous sert aujourd’hui pour en faire l’écho.

Le débat sur la mer, le littoral et la biodiversité est assez complexe et suscite l’intérêt de plusieurs catégories de personnes (écologues, économistes, biologistes, décideurs…). Elles s’accordent toutes sur un point : il ne faut pas reproduire les erreurs du passé. Par erreurs, on entend essentiellement les excès d’exploitation et le manque de régulations visant à protéger ou gérer l’environnement. La question centrale est donc « Comment protéger la mer et la vie marine tout en maintenant et développant un certain équilibre des activités économiques qui y sont liées, telles que la pêche, le transport, le tourisme ou encore l’extraction de granulats ? »

Quand il s’agit de prendre une décision au niveau politique ou d’établir une réglementation, les arguments économiques et les lois du marché sont d’une grande importance. Dans le cas du littoral français, on évoque une économie qui représente environ 20 % du trafic maritime mondial et qui comptabilise plus de 500 000 emplois. Cependant, il ne faut pas oublier que les activités et les investissements dans le secteur maritime ont eux aussi des impacts environnementaux non négligeables, menaçant les habitats et la vie de plusieurs espèces. Avoir d’une part des pressions concurrentielles et d’autre part de lourdes réglementations et exigences sociétales fait de la prise de décision un processus long, compliqué et souvent ne satisfaisant pas l’ensemble des acteurs impliqués.

Rien d’étonnant jusqu’ici, puisque la sphère économique et politique suit de près les lois du marché et que la Nature ne peut être appréhendée sous cet angle.

C’est dans les années 1960 et 1970 que la question de l’environnement a commencé à prendre de plus en plus d’importance sur la scène économique.

Plusieurs travaux de l’économie de l’environnement ou encore de l’économie des ressources naturelles ont cherché au travers des concepts classiques et des systèmes de prix à donner une juste valeur économique à l’environnement, afin de l’intégrer dans les calculs économiques. L’idée était d’exprimer sous forme monétaire les biens et services environnementaux, qu’ils aient un marché ou non. Par la suite, la critique de l’économie écologique a cherché à analyser les interactions et relations complexes de dépendance ou d’interdépendance entre le fonctionnement économique, le fonctionnement biophysique de la terre et les activités humaines. La réflexion de l’économie écologique se place dans un contexte interdisciplinaire. Située entre les sciences naturelles (écologie, biologie…) et les sciences sociales et humaines, cette réflexion propose une vision large et globale des phénomènes, activités et ressources impliquées. Il est impératif de prendre en compte l’ensemble des aspects du problème y compris sociaux et politiques.

Des relations complexes

Le souci est que les relations entre les activités économiques et l’environnement sont de plus en plus difficiles et les résultats des analyses de l’ensemble des interactions sont parfois paradoxaux. Ajouter à cela la dimension humaine et les relations de dépendances et interdépendances entre les êtres vivants dans un contexte écologique ne fait que rendre ces relations plus complexes.

Dans cette optique, le laboratoire ECOMERS spécialisé en écologie marine (Patrice Francour) en collaboration avec la Maison des Sciences de l’Homme et de la Société (Christian Longhi et Jean-Charles Briquet-Laugier) a mené une étude sur la valorisation économique d’une espèce emblématique, le mérou brun, et les retombées économiques de la plongée liées à cette espèce sur le territoire azuréen dans le cadre du stage de fin d’étude de Zaineb Bounouas, une étudiante en master 2 en management et économie des territoires de l’université Nice Sophia Antipolis.

Ceci est un extrait du Dossier paru dans le numéro 281 Abonnez-vous

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