RENCONTRE AVEC DOMINIQUE RUAUX

le 12/03/2020
RENCONTRE-Entretien-D.-Ruaut
Le hockey subaquatique est un sport dynamique en raison notamment d’une politique faisant la part belle à la fois à la jeunesse et aux féminines. C’est aussi la seule activité subaquatique se pratiquant collectivement et où la France figure avec constance sur les podiums internationaux. Président de la commission nationale, et donc un des artisans de ce succès, Dominique Ruaux explique en quoi consiste son action. Propos recueillis par Olivier Clot-Faybesse.

Subaqua En préambule, en quoi consiste ce sport et quelles compétences sont nécessaires pour devenir un bon joueur de hockey subaquatique ?

Dominique Ruaux En deux mots, le hockey subaquatique se joue en apnée, avec palmes, masque et tuba. Pour se protéger, le joueur met un bonnet type water-polo et un gant pour tenir une crosse de petite taille qui va lui servir à déplacer un palet pesant 1,3 kg. Une équipe est constituée de dix joueurs, dont six en action, avec des changements se faisant au bon vouloir des joueurs. Une partie se déroule à une profondeur de – 2 à – 4 m sur une zone d’à peu près 300 m2, ce qui représente la superficie d’une piscine de 25 m. J’en profite au passage, pour souligner que trouver un lieu capable d’accueillir tout un week-end un championnat n’est pas toujours évident… Au hockey, le but est de pousser ou projeter le palet dans le but adverse. Dans sa version subaquatique, le but mesure 30 cm de haut sur 3 m de long et n’est pas protégé par un gardien. Une équipe joue classiquement avec trois avants et trois arrières, et donc sans gardien. Du côté des qualités types à posséder, il faut être bon en apnée dynamique. Il n’est pas besoin de faire des apnées prolongées qui vont demander de longues récupérations. Comme le temps de jeu est court, deux fois 15 minutes, il est demandé au joueur des apnées courtes avec peu de temps de récupération. Au final, un joueur de hockey subaquatique se doit d’être à la fois physique, au niveau du ballon, d’avoir une bonne dextérité manuelle pour le maniement du palet et d’avoir la notion de jeu en équipe. Car, il faut le souligner, cette activité subaquatique est la seule qui se joue collectivement.

DSC_0362-copie

Subaqua Quel est le rôle du président de la commission nationale ?

Dominique Ruaux Pour répondre à cette question, il faut d’abord préciser que dans la structure de notre commission nationale, plusieurs collèges nous permettent de faire fonctionner à la fois les équipes de France et les championnats de France. Pour ces derniers, nous avons un collège national des arbitres et un collège national des commissaires dont le rôle est d’organiser les compétitions. Ces deux entités forment l’assise qui va définir le calendrier annuel des compétitions. Le calendrier de la saison est validé l’année précédente, lors d’une réunion qui a lieu en septembre. En parallèle, le collège national des arbitres assure également la mise à jour des règles de jeu pour les compétitions françaises en fonction du retour des Championnats du monde organisés par la CMAS. Ensuite, nous avons un collège national des instructeurs qui réfléchit à l’évolution du jeu et travaille sur la formation des encadrants, de l’initiateur à l’entraîneur fédéral, 1er ou 2nd degré. Mon rôle de président consiste donc à faire fonctionner harmonieusement cet ensemble : gestion des compétitions, de la réglementation et des règles du jeu (collèges des arbitres et des commissaires) et formation des entraîneurs (collège des instructeurs). C’est pour ça que je me dois de connaître parfaitement le fonctionnement de notre structure pour valider ou pas des propositions, que ce soit au niveau national ou international. Le président est donc le garant du bon fonctionnement de la commission nationale de hockey subaquatique représentée par les présidents de régions de notre activité qui valide les différentes propositions proposées par les différents collèges cités précédemment. Enfin, je travaille en étroite relation avec le DTN et notre collectif des entraîneurs nationaux afin de définir les règles de sélection des équipes de France et mettre en œuvre un programme de préparation de nos différents collectifs le plus performant possible. Je veille ainsi avec le DTN à garantir le nécessaire « lien » et la cohérence entre notre animation nationale et le haut niveau.

hks59Subaqua Revenons un instant sur le sujet des mises à jour des règles évoquées. Elles sont de quel ordre ?

Dominique Ruaux Le hockey subaquatique est un sport bien codifié, dont les règles ont été définies depuis une vingtaine d’années. Donc les modifications restent mineures, touchant par exemple à une situation particulière de jeu. Bien que secondaire, tout changement doit être néanmoins validé par l’ensemble des nations. En fait, les règles sont votées tous les deux ans lors des Championnats du monde élite de la CMAS. D’ailleurs quelques points de réglementation vont être justement discutés lors de nos championnats du monde en Australie cet été.

Subaqua Quelques mots maintenant sur nos équipes de France…

Dominique Ruaux Nos sélections concernent les U19, les U24 et les seniors Élite, chez les filles et les garçons soit six équipes de France qui font l’objet d’un soutien fort de la fédération et de la direction technique nationale au plan des moyens notamment financiers. Il faut leur ajouter les deux équipes Master qui font elles aussi l’objet d’une véritable sélection. À signaler que ces dernières doivent s’auto organiser dans leurs déplacements internationaux. Nos équipes de France sont régulièrement sur les podiums internationaux. Ces résultats ne sont pas le fait du hasard, mais le fruit d’une politique forte de développement du hockey subaquatique tournée vers les jeunes (écoles de hockey) vers les féminines (création d’une division féminine) et qui se traduit par une animation nationale de qualité en direction des petites catégories.

Commentaires

Aucune commentaire actuellement

Écrire un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *