Les épaves de la Grande Guerre à l'honneur

Michel Huet
Publié le 2 juil. 2014, modifié le 18 sept. 2024
Plus de soixante passionnés se sont réunis les 16 et 17 novembre derniers, dans la salle de conférences de la Maison des vétérinaires à Paris, à l’occasion des journées d’étude des épaves contemporaines. Cette manifestation est organisée tous les deux ans par la commission départementale d’archéologie de l’Oise (CDA 60). Le sujet central cette année était la présentation des sites de la Première Guerre mondiale, et leur valorisation, dans le cadre de la commémoration du centenaire de la Grande Guerre cette année. Les conférenciers se sont succédées, pour apporter des éclairages différents et complémentaires sur cette problématique. Par Michel Huet, CDA 60.

Des commémorations tous azimuts

Serge Bercellini, contrôleur général des Armées et conseiller auprès du ministre délégué, a captivé l’auditoire en évoquant les manifestations prévues pour 2014 et au-delà, apportant sans langue de bois la vision parfois inquiète de l’administration chargée de coordonner et d’encadrer ces initiatives multiples.

Rappelons que 2014 verra la commémoration du centenaire du début de la Grande Guerre, mais également des 70 ans du débarquement en Normandie, autre grand moment, ainsi que de la libération des communes françaises, dans une année qui aura connu, par ailleurs, cinq élections (municipales, cantonales, sénatoriales, régionales et européennes) ! 

La commémoration du centenaire de la Première Guerre mondiale laissera surtout la parole aux historiens, les derniers soldats ayant disparu, quand celle des 70 ans se fera sur le registre de l’émotion, car elle sera sans doute la dernière occasion pour les survivants de témoigner de leur engagement. 

Alain Richard, du CODEP 62 où il anime la section d’étude des épaves contemporaines, a dessiné de façon très vivante la chronologie de la guerre marine, ses grandes étapes, permettant de situer une épave dans un contexte historique plus précis. Nous y avons appris, par exemple, que les grandes batailles navales traditionnelles ont eu un rôle très secondaire, mais que tout s’est joué avec l’arme sous-marine, et principalement les U-boots allemands.

Jusqu’au début de 1917, les destructions par ces navires étaient telles que les alliés avaient un genou à terre, au point que les Britanniques craignaient de ne pouvoir poursuivre la guerre, d’après un témoignage de l’amiral Jellicoe, 1er lord de la mer.

Jean-Pierre Joncheray, l’archéologue multicarte qu’on ne présente plus, a fait une description des épaves de la Première Guerre mondiale sur nos côtes de Méditerranée. Survol assez rapide, car on ne compte en effet qu’une petite dizaine de vestiges, dont plus de la moitié se situe au-delà des 90 mètres de profondeur… et d’autant plus difficiles à visiter qu’elles sont souvent emmaillotées dans un cocon de filets de chaluts suivant son expression.

28 U-boots en mer du Nord…

Alain Richard et son compère Jef Coulon, docteur et plongeur belge, ont évoqué les épaves de la mer du Nord et du Pas-de-Calais. On en retiendra le nombre presque incroyable de sous-marins allemands, vingt-huit, coulés dans les champs de mines tendus par les alliés entre la France et l’Angleterre. Dans le nord, les épaves sont soumises aux aléas des mouvements des dunes de sable sous-marines, qui les recouvrent ou les dégagent régulièrement.

Hugues Priol, membre de l’association BRP (Brest recherche plongée) et Pascal Hénaff, free lance, plongeur aux Sables-d’Olonne et auteur d’un ouvrage sur les épaves du secteur, ont présenté respectivement les sites principaux de la Bretagne et du golfe de Gascogne. Si les cargos, souvent de belle taille, armés ou non, sont les plus fréquents au sud de l’île d’Yeu, c’est en Bretagne sud qu’on peut visiter un cuirassé, le Kleber, épave unique et grandiose.

Illustration d'un ordinateur de plongée
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Illustration d'un mérou brunIllustration d'un rocher