Au départ de la France, il est facile de s’envoler vers le Panama, destination de vacances originale où il n’y a pas à affronter la foule des vacanciers, pas de cars bondés de touristes, pas de visites guidées dans la bousculade. C’est de plus, une destination en totale harmonie avec la nature, même si la musique bruyante est omniprésente dans la culture panaméenne. Connu mondialement pour son canal qui relie l’océan Pacifique à l’océan Atlantique, le Panama, haut en couleur, nous offre des plongées intéressantes dans les eaux des Caraïbes ainsi que des balades à la découverte de la faune et de la flore dans l’une des régions les plus riches au monde par sa biodiversité. De ce hamac tendu entre les deux Amériques, les Panaméens disent, non sans fierté : « Panama est le pont du monde et le cœur de l’univers ! »
La route panaméricaine qui relie l’Alaska à la Patagonie s’interrompt totalement entre le Panama et la Colombie. À cause de la jungle du Darien, il n’y a plus de route rejoignant ces deux pays et les seuls moyens de communication restent l’avion ou le bateau après dix-huit heures de navigation. Le canal de Panama ne laisse, lui non plus, pas indifférent avec son apport à la mondialisation du commerce maritime. En 1880, Ferdinand de Lesseps (celui du canal de Suez) en commence la construction mise à mal par un tremblement de terre, un scandale et la fièvre jaune… Le projet est repris par Gustave Eiffel (celui de la tour…) qui imagine un canal à écluses. Finalement, les Américains en terminent la construction le 15 août 1914, l’exploitent puis le rendent au Panama le 31 décembre 1999.
Panama City est aussi un paradis du shopping avec ses boutiques. J’en profite pour essayer ce célèbre et élégant chapeau… venu en fait d’Équateur ! Un soir, j’ai même envie de danser la rumba en buvant un « seco con vaca », un alcool blanc servi avec du lait. Pourquoi pas ?
Panama Reef Divers est un resort francophone à taille humaine situé sur la plage de Puerto Lindo, sur la côte Caraïbe à six kilomètres avant La Guaira dans le parc national de Portobelo, à proximité d’un petit village de pêcheurs au fond d’une baie pittoresque. L’équipe est internationale et parle français, anglais, espagnol et turc. Franck et Nevin nous accueillent, charmants et passionnés.
Le séjour proposé est varié, selon notre goût et notre rythme. Plongées, randonnée aquatique, plage, excursions, kayak, sortie mangrove, jungle sont quelques propositions parmi tant d’autres. À Puerto Lindo, nous sommes hébergés dans l’une des deux chambres simples et propres, avec une vue imprenable sur la baie. L’ambiance sereine est baignée d’une douce lumière. La plage, réduite au minimum, reste mystérieuse. De part et d’autre de notre chemin, nous croisons des Indiens Emberas, entre la route et la forêt et les Cholos, descendants d’esclaves et pêcheurs, entre la route et la mer.
À six heures du matin, aux premières lueurs de l’aube, quand les rayons de soleil zèbrent les nuages, je perçois tout près le cri sauvage, rauque, puissant et si caractéristique des singes hurleurs. Et à chaque départ matinal en « lancha », je ne suis pas fâché de laisser derrière moi la terre ferme avec sa chaleur humide qui s’installe peu à peu et que remplace désormais la brise fraîche venant du large. Insensiblement, la lumière commence à se teinter d’un bleu cobalt qui ne fait que rendre plus lumineuse encore l’incroyable gamme de verts de la jungle panaméenne.
Les plongées d’une heure environ, s’effectuent bi quotidiennement chaque matin, avec une heure d’intervalle de surface, autour des récifs coralliens qui entourent les nombreuses îles recouvertes d’une végétation dense. Nous sommes quatre, accompagnés de notre guide Franck. Le récif de corail est en parfaite santé, avec 53 espèces de coraux recensés, car le Panama est hors du couloir cyclonique dévastateur et Panama Reef Divers est le seul centre de plongée dans cette zone. Donc nous sommes assurés d’être les seuls plongeurs sur les sites et notre vigilance continue à protéger les récifs.