Ce projet est venu lors de la sensibilisation des écogardes au respect des tailles et des quantités pêchées sur l’estran de l’île de Ré. La constatation des pécheurs à pieds était que certaines espèces sont de plus en plus rares, voire disparues. Un projet est alors imaginé pour réensemencer les pertuis charentais de post-larves de homards.
Cette opération n’est pas nouvelle. Dans les années soixante-dix des réintroductions de homards ont été faites par l’IFREMER. 13 cantonnements à crustacés avaient été créés à cette occasion, l’ensemencement allait de la Normandie à la Charente Maritime. Les écloseries françaises étaient situées à l’île d’Yeu, à Sein et à Houat, l’aquaculture en était à ces débuts, il fallait plus de 3 mois pour obtenir des post-larves. Il était très difficile de les nourrir, les opérations étaient très coûteuses. La réintroduction se faisait d’un bateau à l’aide d’un tube immergé. Malheureusement les homards lâchés en pleine eau étaient livrés à leur sort et surtout aux prédateurs de toutes espèces.
Après une étude poussée sur des réimplantations réussies en Norvège, Angleterre, Canada, la communauté de commune de l’île de Ré sous la présidence de Lionel Quillet valide et finance le projet. L’opération se fera sur 5 ans, 3 000 homards seront lâchés par campagne, et sera financée par l’écotaxe rétaise. Le coût est de 15 000 euros par opération. Les homards seront achetés dans une écloserie de Padstow en Cornouaille, la National Lobster Hatchery.
Arrivés quelques jours avant leur mise à l’eau une partie des homards sont hébergés à la ferme aquacole d’Ars en Ré, annexe du lycée maritime rochelais.