L’étude de J. J. Williams et de ses collègues, publiée au printemps dernier dans les « Proceedings de la Royale Society » permet de mettre en lumière un nouveau rôle (insoupçonné pour le plus grand nombre et pourtant majeur) joué par les requins. En fait, les requins gris de récif qui évoluent entre les zones pélagiques et les lagons, viennent alimenter avec leurs matières fécales (dit autrement par des nutriments que l’on peut assimiler à des fertilisants) les récifs coralliens, favorisant dès lors leur activité biologique.
Pendant 4 ans, les chercheurs anglo-américains ont suivi, au moyen de marqueurs acoustiques, un groupe de requins gris de récifs (Carcharhinus amblyrhynchos) à Palmyra, un atoll du Pacifique, situé à plus de 1 600 km au sud d’Hawaï, et relativement dépourvu en poissons, comparativement à ses alentours. Ils ont ainsi pu observer et mesurer la capacité de ces requins à se déplacer et assurer un processus fondamental, à savoir le transfert de nutriments entre différents habitats.