CROISIÈRE PLONGÉE L’ÉCHAPPÉE INDONÉSIENNE

le 30/12/2018 publié dans le N°282 de Subaqua
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Olivier Clot-Faybesse - Fabrice Dudenhofer
par Olivier Clot-Faybesse - Fabrice Dudenhofer

Des îles par milliers baignant dans une eau tropicale où cohabitent les créatures les plus minuscules avec les poissons les plus imposants : l’Indonésie est une destination de rêve, surtout en croisière… Alors départ de Flores vers Bali pour des immersions sur les îles de Komodo, Sangeang et Moyo. Texte : Olivier Clot-Faybesse. Photos : Fabrice Dudenhofer.

DES MILLIERS D’ÎLES ENTRE LESQUELLES L’AURORA SE FAUFILE…

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Lycra moulant jaune fluo, masque rouge vif et short bleu. Si un tel accoutrement sous l’eau peut se discuter (sur terre aussi d’ailleurs…), l’association de ces trois couleurs apporte un avantage certain. En effet, difficile de perdre de vue son binôme, surtout quand la profondeur est modeste et l’eau claire. Car oui il existe bien dans le monde au moins un plongeur qui se vêtit ainsi. Momox de son surnom (lire par ailleurs) n’est d’ailleurs pas qu’un simple plongeur mais le guide de ma palanquée. Palanquée qui se glisse dans une eau tiède, au pied du récif de Pengah Kecil, au cœur du parc national de Komodo.

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À peine ai-je le temps de jouer le long de la paroi à cache-cache avec un poisson napoléon, que je devine dans un coin de mon masque, mon Stabilo jaune de guide qui s’éloigne. Je me glisse dans son sillage pour survoler doucement un proche plateau corallien. Porté par un léger courant, le paysage défile sans que je trouve grand-chose à glisser sous mes pupilles. Jusqu’au moment où comme par magie, une raie manta apparaît. Elle s’approche, nous survole puis s’éloigne, glissant sans effort apparent. Un peu plus loin, une patate de corail se détache. Nous nous blottissons tout contre afin de se faire discret, à l’exception du chapelet de nos bulles. Qui d‘ailleurs ne semble pas intimider la bête, bien au contraire puisque non seulement la majestueuse rapplique fissa, mais elle revient en plus accompagnée de deux amies. C’est parti pour une vingtaine de minutes à observer leurs rotations successives autour de nos têtes. Un ballet que nous apprécions tout particulièrement car dégusté posément. Une zénithude qui tranche de la rencontre faite la veille sur Karang Makassar, et qui s’est déroulée dans des conditions, comment dire… diaboliques ! Flash-back.

Un courant pas alternatif

Après un court vol en provenance de Bali, notre avion se pose sur le tarmac de l’aéroport de l’île indonésienne de Flores, point de départ de cette croisière. À peine débarqués de l’aéronef, nous embarquons à nouveau. Cette fois, à bord d’un bateau, en l’occurrence le superbe Aurora (lire Carnet de plongée). Après la traditionnelle journée de (re)mise en jambes, la matinée du deuxième jour va se révéler des plus épiques. Ayant quitté notre navire mère sur une embarcation annexe dédiée à la plongée, nous arrivons au-dessus du site programmé, Karang Makassar pour un largage en pleine eau. Si, en surface, l’océan Indien se présente sous son meilleur jour – très légère brise et houle inexistante – une fois dans l’élément liquide, place au chaos ! Un fort courant nous emporte.

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Le sol plat et monotone défile à toute vitesse. On croise bien une première manta mais prendre une photo dans ces conditions est hors de question. De petites cuvettes se sont creusées sur le fond de sable. S’y plaquer permet juste de ralentir un peu notre déboulé. Dans de telles conditions, il faut anticiper sa direction. Ce que je fais dans la foulée à la vue de mon guide (béni soit son juste au corps jaune fluo) qui fuse sur mon tribord. Courant dans le dos, nous palmons en diagonale pour se glisser dans son sillage. Bien nous en a pris car nous arrivons sur une sorte de monticule rocheux qui casse le flux d’eau. De par le monde, ce genre d’endroit se présente souvent sous le nom de « Manta’s point ». En bon français, il s’agit d’une station de nettoyage pour nos amies les mantas. Le jeu consiste alors à se tapir tant bien que mal sur le fond pour admirer ces dames. Qui restent parfaitement immobiles entre deux eaux, face au courant. Je prends alors l’option de ramper laborieusement de caillou en caillou pour me retrouver en amont, pour ensuite décrocher et revenir flux dans le dos, droit sur elles pour leur voler une photo. Ratée le plus souvent.

Sable noir et bulles de soufre

À cette plongée musclée suivra donc la seconde session manta nettement plus zen de Pengah Kecil. Si la grâce de leurs évolutions reste, pour tout plongeur, un spectacle toujours privilégié, les eaux de Komodo recèlent bien d’autres moments de bonheur subaquatique. Les plongées se suivent, les sites s’enchaînent…

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30Parmi eux, il y en a quelques réputés, tels Crystal Rock, Shot Gun ou encore Castle Rock. La place manque pour les décrire dans le détail. Mais il suffit de préciser que chaque site, que ce soit un tombant, un jardin corallien ou une remontée rocheuse, apporte son lot d’extase. Jardin de tortues ici, banc dense de fusiliers là, ou encore ballets de prédateurs formés de barracudas, vivaneaux ou carangues. Sans oublier d’exubérantes forêts de coraux mous patrouillées par quelques requins pointes blanches.

Tout ce précieux bonheur sous-marin se complète de quelques visites à terre, dont deux incontournables.

Ceci est un extrait du Dossier paru dans le numéro 282 Abonnez-vous

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