C'est la lecture d’un article du Bulletin du Commerce dans les archives de Nouvelle-Calédonie, daté du 9 février 1935, qui va résoudre l’énigme. « Dimanche 27 janvier, un chaland chargé de 25 000 briques, remorqué par la pétrolette Simone, a coulé au large du Mont d’Or, l’eau ayant embarqué par suite de la forte brise de Sud Est et de l’important chargement. À bord du remorqueur, on eut juste le temps de couper la remorque d’une longueur de 100 mètres. Le chaland repose par un fond de 13 m environ. Les briques provenaient de la briqueterie de M. Creugnet du Mont d’Or et étaient destinées à Nouméa. » En 2011, lors du Salon annuel des collectionneurs à la mairie de Nouméa, la rencontre avec Jean-Pierre Bressler, un passionné de briques, ravive l’idée de retourner sur cette épave pour photographier la cargaison. Depuis la découverte du site, sur les quatre amers relevés pour la localisation précise de l’épave un seul est juste, mais hélas insuffisant. Depuis 20 ans, les repères dessinés, comme une antenne de radio, un pin colonnaire isolé et une petite carrière n’existent plus en raison de l’urbanisation totale du relief compris entre les pentes du Ouen-Toro, les collines de Sainte-Marie et de Magenta. À l’époque, l’utilisation du GPS n’était pas aussi répandue qu’aujourd’hui. Après plus d’une heure de patrouille sans trop de conviction dans le secteur présumé, le sondeur dessine soudainement un dôme se détachant nettement d’un fond uniformément plat. Immédiatement, les deux plongeurs suivent le filin d’une balise de marquage pour vérifier la cible. Bingo ! Le gisement s’étend sur 15 mètres de longueur et sur 4 mètres de large matérialisant la forme du chaland dont la structure en bois a complètement disparu provoquant des éboulements à la périphérie.