L’Île de France possède peu de cavités naturelles, mais beaucoup de carrières qui ont servi à l’extraction de la pierre pour construire les habitations et les monuments en surface, puis à la production des champignons avant d’être abandonnées au seul plaisir des spéléos et autres « cataphiles ». L’exploitation du calcaire s’est principalement concentrée dans les couches du Lutécien moyen (âgé d’environ 45 millions d’années) qui sont elles-mêmes surmontées de couches de gypses provenant de l’assèchement final du bassin parisien (il y a environ 35 millions d’années). Ce milieu très particulier est traversé par l’eau provenant de la pluie et des nappes phréatiques situées au-dessus des couches de gypse. Le gypse étant dix fois plus soluble dans l’eau que le calcaire, l’eau ayant traversé les couches de gypse se retrouve sursaturée en calcium ce qui permet au carbonate de calcium de précipiter très rapidement. Ainsi, selon la concentration en carbonate de calcium et l’agitation du milieu aquatique, plusieurs types de concrétions sont possibles.
> Dans les endroits calmes, avec une surface libre qui se recouvre de calcite flottante, le fond des plans d’eau est recouvert de cônes pouvant atteindre plusieurs dizaines de centimètres de haut. La formation des cônes s’explique ainsi : lorsqu’une goutte d’eau tombe du plafond toujours au même endroit et avec une fréquence suffisamment lente pour que la calcite flottante ait le temps de se reformer, les plaques de calcite flottantes percutées par les gouttes coulent toujours au même endroit pour former un cône sur le sol (schéma ci-contre). Si l’eau continue à être sursaturée en carbonate de calcium, les plaques de calcite constituant le cône se cimentent pour offrir un support à des concrétions d’origine subaquatique. Le cône grandit jusqu’à atteindre la surface qu’il ne pourra pas dépasser puisque sa croissance est subaquatique.