Tester un détendeur sans se livrer à des comparaisons subjectives relève de la gageure. Comment faire et que dire qui ne soit pas simple platitude ou, au contraire, précision comprise des seuls ingénieurs en mécanique des fluides ? Sans oublier le fait que, depuis 1995, la norme EN 250 élimine, de fait, les mauvaises pioches… Il n’y a donc plus sur le marché de détendeurs peu recommandables dès lors que l’on choisit une marque ayant pignon sur rue, avec le service et un suivi des pièces détachées appropriés. Cela écrit, nous préférons jeter un voile pudique sur qui fabrique quoi et pour qui. En effet, à de rares exceptions près, seuls les assemblages et les contrôles finaux sont effectués par les fabricants de matériel de plongée. Et encore pas toujours… Bref, quand on s’adresse à des spécialistes sous-traitants, les ressemblances sont parfois troublantes avec pour autre résultat que cela fonctionne, et plutôt bien… Tous ces constats font certainement l’affaire du plongeur pas celle du journaliste !
En réfléchissant, la norme apparaît certes draconienne mais pas très logique. On imagine le raisonnement de son rédacteur, basé sur le « qui peut le plus peu le moins » : la performance est relevée à 50 m de profondeur (dans une eau à 4 °C pour les modèles labellisés eau froide, i. e. moins de 10 °C), avec 50 bars dans la bouteille et 25 cycles respiratoires par minute de 2, 5 l chacun. Ces paramètres laissent supposer que le détendeur entrera dans les clous du travail respiratoire maximal et débit minimal imposés dès lors qu’ils seront moins contraignants. Soit. Pourtant, l’usage abusif d’effets Venturi et autre Vortex peut rendre un détendeur extrêmement désagréable à l’usage près de la surface tout en le faisant entrer dans la norme à 50 m…
Beuchat, la marque marseillaise qui vient de célébrer ses quatre-vingts ans, continue de produire ses détendeurs en interne et propose désormais une gamme homogène avec l’apparition du VX 10 Iceberg black, particulièrement destiné aux eaux froides (il possède notamment un capot de deuxième étage métallique) et du VRT90, objet de notre essai. Celui-ci a été positionné par la marque à l’espadon en milieu de gamme à un prix des plus attractif.
Bien que venant à la suite du VRT80 Evolution, le VRT90 reprend le premier étage du VR200, modèle haut de gamme de la marque. Il s’agit d’un modèle surcompensé à membrane (augmentation de la MP avec la diminution de la HP) conçu pour les eaux froides avec une tête capot à ailettes, système anti-givre breveté Beuchat. Contrairement au VR200, cette partie est recouverte d’un capot protecteur marqué « Iceberg ». La moyenne pression est naturellement ajustable par un technicien avec un siège HP opportunément remplaçable. Ce premier étage dispose de 4 sorties MP et 2 sorties HP, bien positionnées……
Découvrez la suite du test dans la revue…
Née en 1971, la marque italienne créée par Attilio Rapallini et Marco Arata fait aujourd’hui partie des acteurs de la plongée qui comptent. On sait notamment l’extrême qualité de ses combinaisons étanches particulièrement bien pensées pour un usage en plongée de loisir. Du côté des détendeurs, les choses apparaissaient, en France en tout cas, beaucoup moins tranchées. C’était compter sans l’arrivée du DX200, heureux bénéficiaire de l’acquisition par Seac d’une machine à respirer ANSTI et qui nous a été confié par Jean-André Venturini avec une expression du genre « tu vas m’en dire des nouvelles… ». J’ai donc testé ce nouveau né voici quelques mois lors d’un reportage à Roca Pertida et Socorro (cf. Subaqua n° 261) sur des plongées, disons-le tout net, parfois un peu… toniques.
Le DX 200, haut de gamme de la marque est décliné en 2 versions, l’une « standard » et l’autre « froide » baptisée « DX200 Ice ». Cette dernière se différencie par un premier étage adapté avec la présence d’ailettes et une seconde membrane d’isolation. Nous avons eu la première version en mains. Dans les deux cas, la chambre est sèche et il est livré en finition chromée sablée du plus bel effet. On pourrait regretter l’absence de protection sur un modèle haut de gamme, ce serait pourtant une erreur : ces protections se révèlent en réalité de vrais nids à sable et à poussière. Les bannir est plutôt bienvenu ! Pas d’angoisse de rinçage donc pour le DX200. Bien sûr il est proposé en DIN ou étrier…