on fait le point : Les compresseurs de plongée

Patrice Vogel
Publié le 26 avr. 2016, modifié le 18 sept. 2024
Les compresseurs de plongée constituent le premier maillon indispensable à la pratique de la plongée avec scaphandre. Sans eux, les plongeurs seraient… des apnéistes ! Pourtant, les compresseurs sont les acteurs silencieux (pas toujours…) de nos plongées : on en parle très peu et ne leur accorde de l’intérêt que lorsqu’ils sont en panne. Ce n’est pas très juste car ils ont fait d’importants progrès techniques ces dernières années et méritent toute l’attention que leur porte Patrice Vogel, importateur des compresseurs italiens Nardi*.

La norme et la loi

La norme NF EN 12021 – 2014 exige désormais une qualité d’air comprimé supérieure à l’air ambiant ! Les fabricants de compresseurs ont eu quelques difficultés à s’adapter à cette exigence un peu un casse-tête sur le plan de la filtration. À ce sujet, tous les fabricants sérieux ont arrêté de fabriquer des cartouches de filtration réutilisables en étant rechargées par l’utilisateur. Même si de nombreux clubs de plongée rechargent encore leurs cartouches, ils doivent être conscients qu’il en va de leur responsabilité.

La fabrication de cartouches de filtration est un procédé long et coûteux. Cela commence par le traitement du contenant, qui doit être parfaitement dégraissé, puis celui de l’ensemble.

Attention également aux périphériques comme les flexibles qui doivent être spécifiques pour que la qualité de l’air du compresseur soit conforme à la norme CE. Le contrôle de la qualité de l’air doit être effectué au moins 1 fois par an en cas d’utilisation professionnelle. Le côté un peu tordu de la législation est que, même si un club associatif n’est pas concerné par cette obligation, en cas d’accident, la dernière analyse de l’air sera la première des choses demandée par la justice…

Pour ce qui est du contrôle de la qualité de l’air, « toute méthode appropriée peut être employée. » (extrait du texte de la norme EN 12 021 – 2014) sous réserve que les mesures de l’appareil correspondent aux limites requises et la méthode utilisée aux normes en vigueur. Avec l’apport de l’électronique, il existe maintenant des compresseurs possédant une analyse de la qualité de l’air en continu avec sécurité et arrêt du compresseur en cas de problème. Par exemple, chez Nardi, ce module donne en temps réel le taux d’O2, de CO, de CO2 et d’humidité.

La station de gonflage doit être faite « dans les règles de l’art » et équipée des soupapes de sécurité correspondantes à la pression de gonflage. Un plan de l’installation doit être établi et elle doit être déclarée à la préfecture ou à la DRIRE avec tous les documents « CE » du matériel. Les compresseurs en 200 et 300 bars sont identiques, mais la soupape de surpression est différente, tout comme le ou les raccords de gonflage. Les raccords 300 bars ne permettent pas de gonfler des blocs 200 bars. La longueur du filetage est différente et le raccord 300 bars est équipé d’un détrompeur. La seule solution légale pour gonfler un bloc 200 bars avec un raccord 300 bars est de le faire avec un adaptateur muni d’une soupape de sécurité « CE » correspondant à la pression de service du bloc.

L’évolution des compresseurs

Globalement, les compresseurs disponibles sur le marché sont de conception assez ancienne, même si la gestion électronique du fonctionnement a tendance à se généraliser. Le dernier fabricant arrivé sur ce marché est Nardi Compressori, qui propose une conception moderne avec un rendement optimisé. Cela se traduit par des compresseurs en général plus légers et utilisant, à débit équivalent, des moteurs de puissance plus faible.

Illustration d'un ordinateur de plongée
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Illustration d'un mérou brunIllustration d'un rocher