Comme détaille dans notre numéro 317, ces trois cas de figures (remontée accélérée, yoyos et cessation de palier) augmentent, à l’évidence, le risque d’un accident de désaturation.
D’autant que le niveau de saturation du plongeur est à priori important (couple temps-profondeur, effort notable pendant la plongée, immersions successives rapprochées…) et que l’événement se produit en fin de plongée.
L’utilisation quasi exclusive des ordinateurs de plongée depuis de nombreuses années ne solutionne pas ces situations non conformes en termes de protocoles.
Alors que faire lors d'une plongée est hors-cadre, c'est à dire ne rentrant pas dans la procédure de désaturation implémentée par le constructeur de son ordinateur ?
Difficile, en effet, de respecter et d'applique les consignes affichées à l’écran de l’ordinateur, lorsque son algorithme ne sait pas calculer ce qui se passe physiologiquement lors d’une remontée anormale/rapide.
C’est pourquoi la FFESSM a décidé d’actualiser ses recommandations. Plus précisément, celles ayant trait aux procédures de rattrapage dans les trois situations problématiques évoquées (remontée trop rapide, multiples yoyos, interruption de palier), intégrant l’utilisation de l’ordinateur de plongée lors d'une immersion à l’air ou au nitrox.
Ces procédures de rattrapage diffèrent et se font à l’initiative du directeur de plongée (DP), basée sur son expérience. En l’absence de suspicion d’accident, elles tiennent compte :
Ainsi, le rattrapage oscillera entre simple surveillance, procédure de réimmersion et évacuation de principe avec oxygénothérapie.
Fin 2023/début 2024, un groupe de travail issu de la commission technique nationale et de la commission médicale et de prévention s’est penché sur les procédures de l’instruction 2023 de la Marine nationale.
Afin d’élargir son champ de réflexion, contact a été pris avec :
Ces rencontres ont permis d’établir de nouvelles recommandations, en particulier de :
Nous n’insisterons jamais assez sur la nécessité d’un ralentissement important dans l’espace proche, de - 6 m à la surface (0 m).
L’échange avec DAN a permis aussi une réflexion sur l’oxygénothérapie préventive sans évacuation systématique (en l’absence de signes pouvant évoquer un accident).
1. Le nombre maximum de remontées recommandé par la CTN est toujours de :
Si votre ordinateur indique le pourcentage de la vitesse de remontée comme c’est souvent le cas, il convient de ne pas dépasser 150 % de la vitesse conseillée sur plus de 10 mètres. Comme souligné, la vitesse de remontée entre - 6 m et la surface doit être très lente, prenant au minimum 1 minute.
2. Procédure de rattrapage en cas de vitesse de remontée trop rapide
3. Procédure d’adaptation multi yoyos
4. Palier obligatoire interrompu
Dans l’hypothèse d’une rupture de palier avec réimmersion non réalisable, sans signe d’accident et dont le temps de palier non effectué n’est que de quelques minutes, une mise sous oxygène pendant 30 minutes pourrait être proposée, après de futures réflexions et concertations.
Une telle procédure est déjà validée à l’international par DAN.