Plus de 9000 taches de recolonisation de posidonie découvertes dans la rade de Marseille

La rédaction
Publié le 28 oct. 2024
Bouquet de posidonie
La posidonie possède des racines qui lui permettent d’absorber les nutriments. Elle se reproduit essentiellement par clonage, et aussi grâce aux fruits qu’elle fabrique, semblables à des olives vertes. © Subaqua
Les bonnes nouvelles n’étant pas légion en ce moment, l’annonce d’une amélioration significative de l’état de santé des herbiers de posidonie dans la rade de Marseille ne pourra que réjouir. Les observations réalisées mettent en évidence 9 400 taches de recolonisation spontanée de posidonie !
Posidonie, plongeurs et poissons
La posidonie doit son nom à Poséidon, dieu de la mer dans la mythologie grecque. Elle sert de nurserie ou de lieu d'alimentation à de nombreuses espèces. © Subaqua

Ce nouvel état de référence a été réalisé par la société Andromède Océanologie en partenariat avec l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse.

La cartographie des fonds a été initiée à l’occasion des Jeux Olympiques d’été (dont les épreuves de voile se sont tenues dans la rade sud de la cité phocéenne), en amont de l’événement (novembre 2023).

Une carte de la nature des fonds marins de Marseille
Nature des fonds marins de la rade sud de Marseille en juillet 2024 En jaune, le sable; en marron, l'herbier mort; et en vert, l'herbier de posidonie © Andromède Océanologie

Une plante vitale pour la biodiversité

Rappelons ici que la posidonie n'est pas une algue mais une plante emblématique de Méditerranée.

Cette espèce joue un rôle écologique multiples, à la fois lieu de vie et d'alimentation pour de nombreux poissons, frayère (lieu de ponte) et nurserie (refuge des juvéniles), séquestration durable de carbone ou encore protection des plages contre l'érosion où elle s'accumule en banquettes (voir image ci-dessous).

Banquettes ou couches de posidonie sur une plage
Les longues feuilles en forme de ruban de la posidonie, arrachées par la houle, forment ensuite sur les berges des banquettes, parfois très épaisses comme ici, qui protègent le rivage (plages) de l'érosion. © Subaqua

Recolonisation spontanée de l’herbier

La campagne d’acquisition au sonar latéral de la nature des fonds a été menée de la Pointe d’Endoume au Nord de l’Île Maïre. En tout, 1 730 ha de données ont été acquis.

Ce total représente, entre autres, 630 ha de la biocénose de l’herbier à Posidonia oceanica, 590 ha de l’association de la matte morte (habitat restant après la mort de la posidonie) et 510 hectares d’autres habitats (fonds meubles et sableux, zones rocheuses).

Lors de ce travail d’actualisation, les 9 400 taches de recolonisation spontanée de posidonie ont été recensées entre 10 et 25 mètres de profondeur. Les plongées réalisées sur certaines de ces taches dans d’autres secteurs en Région Sud ont montré qu’il s’agissait de zones de recolonisation spontanée de l’herbier.

Ces signes de repousse pourraient s’expliquer en partie par l’amélioration du traitement des eaux usées.


Visualistion des taches de recolonisation par la posidonie © Andromède Océanologie

Surveiller l’état de santé des écosystèmes

Des investigations complémentaires sont actuellement réalisées. Elles permettront d’affiner la cartographie grâce à des observations directes en plongée sous-marine ou par caméra. Ainsi que d’apprécier les éventuels impacts des activités maritimes de l’été 2024 sur les habitats marins.

Cartographier les fonds marins est un élément essentiel de la surveillance et la gestion de l’environnement marin. Cela permet de suivre l’évolution de l’état de santé des écosystèmes en conformité avec les obligations des directives européennes et d’évaluer l’efficacité des mesures de gestion prises comme celles portant sur la réglementation du mouillage des navires ou bien encore le traitement des eaux usées urbaines.


Une ancre posée sur le fond près de la posidonoie
Fragile et ne poussant que très lentement (1 cm par an), la posidonie doit être protégée de l'arrachage causée par l'action des ancres et chaines sur le fond. © Subaqua

Donia, une application pour jeter l'ancre au bon endroit


Afin de protéger nos fonds dont la posidonie, l’utilisation de l’application gratuite Donia permet de savoir où précisément il est possible (ou pas) de jeter l’ancre.

Elle offre un rendu cartographique enrichi en intégrant la nature des fonds, la bathymétrie, la réglementation en mer, les images satellites, des points d’intérêt, et de nombreux sites particuliers (sites de plongée, ports, mouillages, observations des utilisateurs de l’application...).

Une aide précieuse donc, à télécharger et à installer sur son smartphone.

Ecran d'un smartphone avec carte marine à l'écran
L'application Donia, un outil pertinent pour éviter de jeter l'ancre dans un herbier de posidonie... © Donia
Illustration d'un ordinateur de plongée
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Illustration d'un mérou brunIllustration d'un rocher