SCIENCES PARTICIPATIVES EN MILIEU SUBAQUATIQUE

le 25/04/2016 publié dans le 266 de Subaqua
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Julie Tinnetti et Sylvie Gauchet
par Julie Tinnetti et Sylvie Gauchet

La FFESSM et sa commission nationale environnement et biologie subaquatiques (CNEBS) contribuent à la connaissance des écosystèmes et à la veille écologique en milieu subaquatique de diverses manières, que ce soit à l’échelle nationale ou déconcentrée : formation des « plongeurs naturalistes », organisation/participation régulières à des colloques scientifiques de connaissance du milieu subaquatique, partenariats entre les commissions régionales environnement et biologie subaquatiques (CREBS) de la FFESSM, les universités ou les associations (échanges de données, formations, contributions scientifiques), articles et publications… La FFESSM a également toujours encouragé la production de données sur le milieu subaquatique par les plongeurs en scaphandre ou en apnée dans le cadre de dispositifs participatifs, afin de sensibiliser à la richesse, à la fragilité et à l’évolution des écosystèmes sous-marins. Comment les clubs et leurs adhérents peuvent-ils s’engager ? Quelques explications et exemples.

contribuer à la connaissance des écosystèmes et à la veille écologique

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 Les sciences participatives : définition

Le Collectif national sciences participatives-biodiversité s’entend autour de la définition suivante : « Les sciences participatives sont des programmes de collecte d’informations impliquant une participation du public dans le cadre d’une démarche scientifique. L’application de ces sciences participatives au domaine de la biodiversité se décline en 3 objectifs :

> avoir des données sur la nature et la biodiversité pour étudier son état de santé ;

> produire des outils de sensibilisation et d’éducation à la nature et à la biodiversité ;

> former une communauté et mobiliser autour d’enjeux liés à la nature ».

Les sciences participatives rapprochent chercheurs et citoyens dans des objectifs de connaissance et de préservation de la biodiversité. Elles reposent souvent sur un trinôme : un organisme scientifique qui élabore les protocoles et analyse les données, une association qui assure l’animation du programme et bien évidemment la communauté d’observateurs. Les sciences participatives constituent aujourd’hui un formidable outil de mobilisation citoyenne et d’initiatives associatives et publiques en faveur de la biodiversité, comme le prouve le panel de programmes mis en place et l’essor de la participation qu’ils connaissent depuis près d’une décennie, favorisé par les technologies de l’information et de la communication.

La FFESSM et les sciences participatives

La FFESSM, via ses bénévoles de la CNEBS, a développé DORIS (Données d’observation pour la reconnaissance et l’identification de la faune et de la flore subaquatiques) et BioObs (Base pour l’inventaire des Observations subaquatiques). DORIS est un site collaboratif dont l’objectif est de mettre à disposition des fiches d’identification sur les espèces, emblématiques ou rares, du milieu marin de Méditerranée, Atlantique Est et Nord-Ouest, Caraïbes et Indo-Pacifique, mais aussi des eaux douces. BioObs est un outil Internet mis à la disposition de tous les plongeurs qui permet d’identifier les espèces rencontrées au cours d’une plongée, en s’articulant sur les fiches espèces du site DORIS, et de constituer un relevé des espèces observées pendant une ou plusieurs plongées.

Que ce soit par l’intermédiaire de ses deux outils ou à travers d’autres programmes nationaux ou locaux, la FFESSM encourage ses clubs et licenciés à participer aux réseaux locaux ou régionaux de veille, qui peuvent porter sur différents éléments tels que :

> la présence ou l’absence d’un groupe d’espèces ou d’espèces cibles : leur répartition, leur habitat, leur comportement, etc. ;

> les habitats (herbiers, éboulis, tombants, fonds sableux…) et les espèces qui les fréquentent ;

> la qualité du milieu et ses atteintes (pollutions, dégradations…) ;

> l’évolution d’un site naturel ou artificiel (récif ou épave par exemple).

À noter que depuis 2015, la FFESSM participe au projet national Vigie-Mer porté par le Museum national d’Histoire naturelle et l’Agence des aires marines protégées, qui vise à mettre en réseau l’ensemble des initiatives de sciences participatives en milieu marin. Son développement se fera au fur à mesure des années 2016 et 2017.

Qui peut participer ?

De l’amateur au plongeur expérimenté, chaque plongeur, apnéiste, pêcheur ou randonneur subaquatique peut, en fonction de ses capacités et connaissances, s’inscrire et participer aux différentes enquêtes participatives et opérations de recensement ayant lieu sur chaque façade maritime.

Ceci est un extrait du Dossier paru dans le numéro 266 Abonnez-vous

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