La seconde vie des épaves de Méditerranée

le 02/05/2014 publié dans le N°254 de Subaqua
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Vincent Maran
par Vincent Maran

Le jour de son naufrage, un navire termine de manière souvent tragique une vie consacrée au service des hommes. Mais une seconde vie peut commencer alors pour l’épave qu’il est devenu, et cette métamorphose sera une opportunité pour la faune et la flore marines de trouver de nouveaux espaces pour s’épanouir. Une nouvelle vie, pour la plus grande satisfaction des plongeurs ! Texte et photos de Vincent Maran.

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UN EFFET ATTRACTIF

Avant même d’arriver sur une épave il n’est pas rare que les plongeurs puissent rencontrer de grands bancs de sars ou d’autres poissons de belle taille, grands prédateurs, évoluant à une certaine distance du navire englouti.

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Tout comme les massifs rocheux qui peuvent parfois être isolés dans un environnement sableux, les épaves jouent un rôle attractif pour des poissons « de pleine eau », poissons qui n’ont pas pour habitude de vivre le ventre contre la roche ou cachés dans des anfractuosités.

Ces poissons appartiennent souvent à un échelon assez élevé des chaînes alimentaires et savent profiter de la présence de l’épave pour venir trouver leurs proies.

UNE ÉPAVE SUR LE FLANC

Une épave gît sur le flanc, à faible profondeur. Elle est presque entièrement recouverte d’un feutrage de petites algues. Parmi celles-ci des mollusques et des petits crustacés qui peuvent satisfaire l’appétit d’un labre de passage.

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Cette épave présente une silhouette caractéristique et bien conservée, tout au moins pour sa proue, mais sa situation à faible profondeur et l’angle sous lequel on la découvre n’en font pas une oasis de vie exubérante… Cette épave est surtout colonisée par la vie végétale, tout comme les roches qui l’entourent.

 

UNE BITTE D’AMARRAGE DU SAPHIS

Sur moins d’un mètre carré de surface : un raccourci écologique ! La partie de cette bitte d’amarrage exposée à la lumière solaire, à faible profondeur, est recouverte d’algues, tout comme le flanc tribord de l’épave à laquelle elle appartient.

Sa teinte est assez terne, verdâtre, et la vie n’y est pas luxuriante. La face inférieure de cette structure métallique est par contre vivement colorée : elle est recouverte d’éponges, de petits madréporaires et de bryozoaires (nommés aussi animaux-mousses).

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La vie animale trouve ici toute sa place. Pourquoi cette dissymétrie ? Ce n’est pas tant que cette vie animale redoute la lumière, c’est surtout que la vie végétale est la plus envahissante et si elle trouve lumière et support, elle se développe au détriment des animaux.

Ce que l’on découvre ici sur une surface très modeste est un raccourci de ce qui peut être vu également au niveau des massifs rocheux, quelle que soit leur taille. Les faces orientées vers la lumière, essentiellement les parties sud, sont le domaine des algues qui font turbiner à fond leur chlorophylle. Les faces qui reçoivent le moins de lumière, et donc plutôt les faces tournées vers le nord, sont délaissées par les algues et la diversité de la vie animale fixée peut alors s’y épanouir.

C’est une notion intéressante à connaître pour prévoir au mieux son itinéraire de plongée quand on peut choisir entre les deux faces d’un massif rocheux.

Ceci est un extrait du Dossier paru dans le numéro 254 Abonnez-vous

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