UNE CUISINE DISTILLATOIRE  DU XIXe SIÈCLE SUR  L’ÉPAVE DE  LA SEINE

le 26/04/2016 publié dans le 266 de Subaqua
EPAVE 266-UNE
Pierre Larue
par Pierre Pierre Larue

En 1968, les plongeurs de la Marine nationale inventent, dans la passe de Pouebo, au nord-est de la Grande Terre de Nouvelle-Calédonie, l’épave de la corvette de guerre française, naufragée le 3 juillet 1846, par 23 m de profondeur. En septembre 2015, avec l’appui de la province Nord, les membres de Fortunes de mer calédoniennes (FMC) organisent un chantier de fouilles au cours duquel ils découvrent et remontent une « cuisine distillatoire » complète d’un grand intérêt archéologique. Par Pierre Larue.

Hébergés pendant une semaine par la famille Dalap, les plongeurs de Fortunes de mer calédoniennes bénéficient, près du campement, d’une rampe pour la mise à l’eau de leurs deux embarcations, remorquées depuis Nouméa. Quotidiennement, les intervenants se relaient à la buse d’aspiration de la « suceuse » hydraulique, près du monumental cabestan. De nombreux artefacts sont remontés dont plusieurs sabres de marine dans leur fourreau en cuir et métal. Les plongeurs identifient une « cuisine distillatoire » à l’avant bâbord de l’étrave. Cette pièce rarissime en bronze, de forme cubique, pèse 1,2 tonne. Elle fait partie d’un ensemble qui sert à la dessalinisation de l’eau de mer, en la chauffant selon le principe de l’alambic.

EPAVE 266-1

Les besoins en eau sont importants pour un équipage de 232 hommes, embarqués pour 4 ans sur un navire de moins de 50 mètres. Ce prototype commençait à équiper les navires de la Marine nationale en mission de circumnavigation autour du monde et permettait de limiter les tentatives d’aiguade dans les îles peuplées par des populations hostiles. « Cette découverte est exceptionnelle car il s’agit probablement d’une pièce unique au monde », explique Philippe Houdret le président de FMC ; à l’époque, il s’agit d’un appareil de haute technologie aujourd’hui mal connu. À partir de la fin du XIXe siècle, quand les navires plus imposants embarquaient assez d’eau pour limiter les escales, ces appareils devenus obsolètes sont fondus pour recycler le bronze et le cuivre.

Ceci est un extrait du Dossier paru dans le numéro 266 Abonnez-vous

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