LE TOMBEAU DU TOURVILLE

le 22/12/2015 publié dans le N°264 de Subaqua
EPAVE 264-UNE
Pierre Larue
par Pierre Pierre Larue

Le 1er juin 1904, le grand voilier Tourville, en provenance du Japon à destination de Thio s’échouait dans la nuit sur un récif au nord de l’île de Maré en Nouvelle-Calédonie. Récit de la courte vie d’un des acteurs de la « Route du nickel ». Un reportage de Pierre Larue.

PREMIER VOYAGE

EPAVE 264-2Le trois-mâts barque en acier Tourville, fut achevé en juin 1902 par les Chantiers nantais de constructions maritimes, pour les armateurs MM Bureau frères et Baillergeau de Nantes. Ce navire de 2 314 tx, long de 84,40 m, large de 12,30 m avec un creux de 6,86 m fut lancé à Chatenay-sur-Loire. Il fut pris en commandement par le capitaine au long cours, Ludovic Yvon, inscrit à Saint-Malo sous le n° 635. Le 18 juin 1902, pour son premier voyage, iI appareilla de Saint-Nazaire avec 25 membres d’équipage à destination de New York, où il chargea 80 000 caisses de pétrole pour Melbourne et Adélaïde (Australie). Il se dirigea ensuite sur Talcal et Caleta Coloso (Chili) où il affréta du nitrate pour New York. Dans ce port, il chargea encore du pétrole en caisses pour Hakodate (Japon) via Hobart en Tasmanie. Puis il quitta le Japon sur lest en direction de Thio pour remplir ses cales de minerai de nickel à destination de Glasgow (Écosse).

LE NAUFRAGE

Le 1er juin 1904, comptant 24 mois de campagne, le Tourville, en vue de l’île d’Anatom (Nouvelles-Hébrides), avançait par beau temps, poussé par une petite brise variable de nord est. Le capitaine donna le cap à l’ouest pour passer dans le nord de l’île de Maré de façon à se trouver au lever du soleil à Thio, sa destination. La carte de ces parages n’indiquait aucun danger autour de l’île de Maré. À 8 heures du soir, le capitaine relevait le cap Roussin à environ deux milles. Quand la lune se leva, presque pleine, une veille attentive fut ordonnée. S’estimant alors en dehors de tout danger, il était descendu lorsque le maître d’équipage, qui prenait le quart, aperçut une ligne blanche en même temps qu’il entendait le bruit de la mer déferlante. Immédiatement tous les marins furent appelés, l’ordre fut aussitôt donné de virer de bord. Pendant la manœuvre le bâtiment toucha par l’avant. Peu après, poussé par la mer, il s’échoua complètement sur le récif et se creva.

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LE SAUVETAGE DES HOMMES ET DU MATÉRIEL

Dans la journée du 2 juin l’équipage travailla à débarquer tout ce qu’il fut possible d’enlever pour alléger le navire. Rien ne put le sortir de sa situation critique, la houle le poussant toujours plus avant. À la pleine mer, sa cale pleine d’eau fixa définitivement le trois-mâts sur le récif. Une passagère japonaise embarquée subrepticement à Hokodate, paniquée par les volumes d’eau impressionnants qui déferlaient sur le navire, créa un incident qui faillit mal se terminer et à 6 heures du soir le navire fut abandonné.

Une partie de l’équipage dut s’embarquer dans les chaloupes pour se réfugier sur la plage de l’îlot Ross (presqu’île du Cap Roussin) qui se trouvait en vue de l’épave.

Ceci est un extrait du Dossier paru dans le numéro 264 Abonnez-vous

Commentaires

  • Pascal Ivon dit :

    Bonjour
    Je suis le descendant de Ludovic IVON le capitaine du TOURVILLE et je tiens à vous remercier pour ce documentaire car cela fait plus de 30 ans que je cherche la trace de mon ancêtre.
    Aussi, et cela fait plus de cinquante ans que c’est le cas, mon nom s’écrit IVON et non YVON, raison pour laquelle mes recherches ont toujours été très difficiles.
    Bref, merci encore….
    Pascal Ivon

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