HÉLÈNE DE TAYRAc-Senik : « À 18 ANS, LE SALON DE LA PLONGÉE EST DEVENU MAJEUR ! »

le 02/03/2016 publié dans le 265 de Subaqua
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Pierre Martin-Razi
par Pierre Martin-Razi

Après celle, bien triste, de 2015 frappée de plein fouet par les attentats de Charlie Hebdo, la 18e édition du Salon international de la plongée sous-marine s’est achevée dans une sorte d’euphorie retrouvée. La fréquentation, le retour des fabricants, la qualité des stands ainsi qu’un déroulement bien huilé : tout a concouru pour que ces quatre journées soient la fête unanimement partagée des sports subaquatiques. Ce numéro, consacré pour une large part à la plongée au féminin, est une belle occasion d’interroger leur organisatrice, Hélène de Tayrac-Senik sur le devenir de la manifestation mais également sur son regard de femme porté sur un monde fait d’hommes pour les deux tiers. En dix-huit années, la présidente du Salon est, en effet, devenue l’une des incontournables personnalités de la plongée. Propos recueillis par Pierre Martin-Razi.

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Subaqua Nous avons pu le constater, cette 18e édition est, pour la presque totalité des exposants interrogés, l’une des meilleures depuis la création du Salon de la plongée. Il en va de même pour les visiteurs visiblement enthousiastes. Qu’en pense sa présidente ?

Hélène de Tayrac-Senik Je suis absolument de cet avis ! Et pourtant, la mise en place a vraiment été difficile, lourde en charge de travail avec des inscriptions tardives et beaucoup d’exigences de la part des exposants. Le changement de hall, les travaux sur le Parc des expositions ont compliqué les choses. Pourtant, dès que l’installation a commencé, tout s’est déroulé sans grain de sable avec une facilité à laquelle je n’étais pas habituée. Au point que, depuis 1999, c’est la première fois que j’ai pu véritablement profiter du Salon, prendre le temps d’échanger avec les exposants, parler avec les journalistes. Je me demande si, comme nous, les salons n’atteignent pas la majorité à 18 ans. Ils sont adultes et deviennent majeurs !

Subaqua Quels sont les premiers chiffres que nous pouvons annoncer ?

Hélène de Tayrac-Senik Cette année est celle de tous les records ! En quatre jours, le Salon a accueilli 55 500 visiteurs qui ont pu découvrir les 410 stands dont 151 exposants venus de l’étranger. Le qualificatif d’international n’est pas usurpé… Même le lundi, d’ordinaire assez calme, a été une excellente journée…Du côté de la piscine, les moniteurs du comité Île de France-Picardie n’ont pas chômé ! Le nombre de baptêmes dépasse également tout ce qui avait été réalisé jusqu’à aujourd’hui. Plus de 1 100 personnes ont été initiées à la plongée, l’apnée ou ont testé du matériel spécifique comme les recycleurs. Pourtant, au-delà de ces chiffres bruts réjouissants, supérieurs à l’édition de 2014, ce qui m’a semblé le plus positif reste l’enthousiasme et le dynamisme de tous. C’est une bouffée d’oxygène et rien ne peut me rendre plus heureuse. Après l’édition de 2015 marquée par les attentats contre Charlie Hebdo, j’ai traversé une période très dure moralement. Comme beaucoup. Au point que je me suis interrogée sur un arrêt possible du Salon. J’étais désespérée. Cette édition m’a redonné courage comme elle a, je crois, redonné courage à l’ensemble du monde de la plongée. Je ne sais pas si ce succès est consécutif à la Cop21, à un sursaut de conscience environnementale malgré le grand oubli de la mer dans les débats, il n’empêche, l’enthousiasme pour la plongée est là ! Les grands médias nationaux se sont fait le relais du Salon comme ils ne l’avaient encore jamais fait.

Ceci est un extrait du Dossier paru dans le numéro 265 Abonnez-vous

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