Les gouls de Bourg-Saint-Andéol vus par Alexandre

le 02/03/2022 publié dans le N°301 de Subaqua
SOUTERRAINE UNE
Alexandre Hache
par Alexandre Hache

Notre néophyte assidu, Alexandre Hache(1), nous gratifie cette fois encore de très beaux clichés d’un site bien connu des souteux de tous horizons. Pour pimenter l’expérience, il a relevé le défi que je lui avais proposé d’illustrer la verticalité du puits du Grand Goul (ou Goul du Pont). Je vous laisse apprécier le résultat dans les photos qui suivent. En prime, Alexandre a accepté de partager ses techniques et secrets de prise de vues en milieu confiné. Alors, amateurs de photos subaquatiques souterraines à vos caissons ! Texte et images sous-marines d’Alexandre Hache
Instagram : @alexandre.hache

Le Goul du Pont vu du ciel.

Le Goul du Pont vu du ciel.

L’hiver s’installe sur la Côte d’Azur et les caprices de la mer m’éloignent de mon loisir favori. Les invitations plongées se font rares, mon appareil photo et mon recycleur commencent à prendre la poussière. Qu’à cela ne tienne, j’ai une nouvelle corde à mon arc avec ma carte de plongeur souterrain de niveau 1 (PS1) fraîchement obtenue cet été ! Je contacte mon moniteur Éric Haller qui me propose deux cavités d’un accès facile en Ardèche. Je retrouve mes amis sur la commune de Bourg-Saint-Andéol, surnommée « BSA » par les initiés. Guilhem Campistron a fait le déplacement depuis Toulouse et Nicolas Dimitrov depuis Lyon. Je fais la connaissance de Daniel Meynol guide de plongée souterraine (PS3) et je serai encadré par Éric Haller, instructeur national de plongée souterraine.

Séparées d’une centaine de mètres, les deux cavités Goul du Pont et Goul de la Tannerie sont d’un accès facile. J’apprécie de sortir du coffre mon équipement à proximité du lieu de mise à l’eau. Éric nous présente la configuration de ce site école où tout est prévu pour faciliter la pratique de la plongée sous plafond.

Goul du Pont, approche du puits.

Goul du Pont, approche du puits.

Nous commençons par le Goul du Pont qui propose une évolution horizontale à faible profondeur jusqu’à un puits vertical qui s’enfonce à des profondeurs hors de portée pour le niveau 1 que je suis. Suivra le Goul de la Tannerie avec ses 700 mètres de progression horizontale aboutissant à un puits vertigineux là encore dépassant mes prérogatives.

/// L’équipement photo

J’opte pour une configuration grand-angle avec deux flashs. Deux longs bras facilement repliables sont montés en prolongement des flotteurs qui assurent un équilibre légèrement négatif d’une centaine de grammes de mon caisson. L’appareil est d’un format compact entièrement débrayable avec un capteur de taille moyenne et de définition inférieure à 20 millions de pixels. En environnement obscur, l’utilisation d’un capteur plus petit et moins défini que celui d’un plein format offre deux principaux atouts. Tout d’abord, une profondeur de champ préservée et la capacité de travailler à basse vitesse. Plus le capteur est grand, plus le diaphragme sera fermé pour obtenir de la profondeur de champ. Dans un environnement où la lumière est faible, le photographe aura tendance à ouvrir le diaphragme afin de capter le peu de luminosité. Par voie de conséquence cela va « aplatir » l’image. La taille du capteur joue donc un rôle prépondérant dans la philosophie du rendu souhaité.

Goul du Pont, progression horizontale avant le puits.

Goul du Pont, progression horizontale avant le puits.

Ensuite, la définition du capteur, les fameux « méga pixels » de nos appareils, est ici contreproductive. Car un nombre élevé de pixels va accroître le phénomène de flou lors de la prise de vue à main levée à faible vitesse. La quantité de pixels est à mettre en rapport avec la taille du capteur utilisé pour obtenir leur densité. Plus cette densité est faible (à l’exemple d’un grand capteur avec peu de pixels), plus la taille des cellules photosensibles qui captent la lumière, les photosites, est grande. De grands photosites offrent une dynamique d’image supérieure ce qui se traduit par une richesse dans les dégradés sombres. Les parasites qui apparaissent à basse lumière appelés « bruit » seront moins présents lorsque l’on sollicitera fortement la sensibilité (Iso) de l’appareil. Eh oui, en photographie, tout n’est que compromis !

/// L’éclairage

Grand amateur de l’éclairage déporté, je demande à Guilhem, Nicolas et Éric d’utiliser comme phares d’exploration mes projecteurs de la marque Gralmarine. Ce sont des doubles têtes Dual Half Video qui disposent de 9 000 lumens à 120° et de 4 800 lumens à 16°. Leur colorimétrie alliée à leur structure réflective offre un faisceau lumineux parfaitement défini, blanc et sans point chaud. L’éclairage d’ambiance est confié à quatre phares vidéo Bigblue de la série VL de 18 000 lumens chacun. Ils sont utilisés comme points lumineux isolés. Ce sont les modèles à lumière blanche à 6 500 °K mais avec une teinte effective toujours chaude, propre à ce fabricant. Malgré leur indice de rendu des couleurs (IRC) inférieur à ceux des modèles de la série CB de Bigblue, je les apprécie davantage. Les lampes de casque sont allumées mais au minimum de leur puissance afin de ne pas « brûler » mes prises de vues. Je serai, pour ma part, uniquement éclairé par les lampes pilotes présentes sur mes flashs.

/// La prise de vue

Ceci est un extrait du Dossier paru dans le numéro 301 Abonnez-vous

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