MAGIE DES ÎLES, MAGIE DES EAUX

le 30/12/2018 publié dans le N°282 de Subaqua
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Emmanuel Jean
par Emmanuel Jean

Dans Subaqua n° 281, nous évoquions les possibilités de plonger autour de Nosy Be, dans les archipels des Radames ou des Mitsio, sans omettre, bien sûr, les îlots voisins de la perle malgache. Convaincu du charme et de l’intérêt de la destination, le temps d’un séjour et d’une petite croisière, Emmanuel Jean nous propose une autre approche enchantée avec un regard davantage porté sur l’île elle-même. Photos de l’auteur et de Sakalav Diving.

Le voyage s’est démocratisé et avec lui, l’offre multiple et variée de destinations, à la portée de presque toutes les bourses. Que l’on soit jeune étudiant, salarié, cadre junior ou retraité, on arrive toujours à dénicher l’offre qui nous convient le mieux.

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Cette année, nous avons décidé de partir en famille et entre amis, à Madagascar. Qui n’a jamais rêvé un jour de s’envoler pour cette immense île, 4e plus grande de la planète ? Qui n’a jamais rêvé de marcher sur ses terres rouges, se sentir tout petit à côté de ses centenaires baobabs (il paraît que certains sont même millénaires…). Qui n’a jamais rêvé d’aller à la rencontre de ses 18 ethnies, 19 avec nous, les vazas (les hommes blancs)… Qui n’a jamais rêvé tout simplement de s’évader vers cette attirante Mada ?

Pour nous ce sera plus particulièrement Nosy Be. Inutile de vous dire que l’on a tout entendu avant le départ. « Nosy Be…, ce n’est pas Madagascar… », ou « Vous n’avez pas peur ? C’est super dangereux ! », ou encore « Nosy Be, c’est ultra-touristique, c’est le Saint-Trop’ de l’Afrique… ». La tête froide, nous sommes restés étanches à toutes ces rumeurs. Le mieux pour nous : partir sans idées reçues !

Quand on arrive à Nosy Be, la première impression est qu’on est bien en Afrique ! Les Malgaches nous dévisagent, nous proposent immédiatement de nous aider, de nous renseigner, porter nos valises, de nous emmener à notre hôtel… Ce sera plus ou moins comme ça durant tout notre séjour. Le pays est très pauvre, l’un des plus pauvres au monde (à titre indicatif, le salaire mensuel moyen est de 42 €) et Nosy Be n’échappe pas à la tendance nationale. Mais rien d’agressif, beaucoup vivent de petites combines, quelques euros peuvent faire vivre une famille quelques jours… Alors beaucoup tentent leur chance. Comment leur reprocher alors que pour eux, la gestion du budget de la famille se fasse au jour le jour ?

Sur la route, ou plutôt ce qu’il en reste tant elle est cabossée, les champs d’Ylang-Ylang défilent, leurs étranges silhouettes rabougries détonnent ! Notre chauffeur s’arrête en route et nous ramasse quelques fleurs de cet arbre réputé pour son huile essentielle aux multiples vertus. L’odeur est enivrante… On s’attendait à d’immenses baobabs mais non… pas la moindre trace. Notre chauffeur nous indique que nous n’en verrons pas : il n’y en a pas sur l’île… il n’y en aurait qu’un seul, mais où ? Mystère…

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Nous traversons une grande partie de l’île pour rejoindre notre hôtel au style d’écolodge si subtil, si agréable. Il nous servira de point de départ aux différentes excursions : l’île n’est pas si grande… Pas la trace d’un moindre complexe hôtelier digne de ce nom et c’est tant mieux… On le constatera durant tout notre séjour, ils sont très rares, ce qui élimine d’emblée, la rumeur du Saint-Trop’ malgache.

Le choix de Nosy Be nous permettait de combiner balades en nature, escapades citadines (si l’on peut dire…) et bien sûr, plongées sous-marines !

Une offre plongée bien présente

Nous avons opté pour un club proche de notre hôtel, tenu par un couple de Français d’un professionnalisme rassurant. Nathalie et Alain-Benoit nous bichonnent à chaque sortie. Une première plongée au cours de laquelle on découvre une faune et une flore représentatives de l’océan Indien, de sublimes panoramas colorés, ponctués de petits poissons et de coraux d’une variété impressionnante. Au retour, on fait une pause d’une heure, avec boissons chaudes et petits en-cas sucrés qui arrivent à point nommé ! C’est le temps de livrer nos premières impressions et de faire connaissance entre plongeurs. Le sourire de Nathalie, son enthousiasme et la passion d’Alain-Benoit aident à nous sentir si bien… Entre deux plongées, on peut souvent admirer en surface de sublimes tortues de taille et de poids très respectables ! On peut même, quand c’est la période -  en septembre -, voir de majestueuses baleines à bosse. Leur rencontre est toujours si émouvante, si hypnotique… Quand on pense à l’état de santé de notre planète, on prend conscience, dans un même élan, de l’immense chance d’être là, ici et maintenant… Ces mastodontes qui épousent l’eau en s’y fondant, soufflant à chaque remontée… On se surprend à dire « encore ! encore ! », on ne veut surtout pas que ça s’arrête de peur que plus jamais la magie ne recommence. Mais il est temps de s’équiper à nouveau, de replonger dans cette eau qui nous attire irrésistiblement.

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Sous l’eau, les rencontres sont justes incroyables, de l’infiniment petit à l’infiniment… gros…, une incroyable variété de poissons de récifs, en passant par des hippocampes de toutes les couleurs, des lutjans aux belles carangues et autres poissons chauves-souris. De retour au club, tellement de choses se sont offertes que l’on se demande comment c’est encore possible de voir tant de variétés, tant de si beaux coraux, aussi bien préservés et si prolifiques. Je découvre également ce que le club propose, la plongée fluorescence avec lumière bleue. Ce type de plongée de nuit s’effectue avec des filtres à mettre directement sur les masques. Ceci permet d’exciter les couleurs de fluorescence tels le rouge, le bleu et le jaune. Véritable passionné, Alain-Benoit nous explique les particularités de ce type de plongée, encore assez rare et confidentiel : c’est décidé, la prochaine fois, on testera cette expérience.

À Nosy Be, on trouve facilement le club qu’il nous faut. Les professionnels ne se marchent pas dessus et malgré la notoriété du pays, les fonds restent sauvages et nous rappellent un peu le sud de Mayotte.

Une multitude d’îlots

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Mais Nosy Be, c’est aussi une multitude de petits îlots, plus beaux les uns que les autres. Ils permettent de varier les paysages, d’aller à la rencontre des habitants, de leur culture et pourquoi pas, de ramener des petits souvenirs du pays. Des îles aux noms évocateurs de farniente, d’histoires de pirates. Nosy Sakatia, Nosy Tanikely, Nosy Komba… Certaines interdites à la circulation, beaucoup possèdent des lieux « fady ». Entendez par là qu’ils sont sacrés, donc souvent interdits d’accès, car les locaux y accordent beaucoup de respect.

Ceci est un extrait du Dossier paru dans le numéro 282 Abonnez-vous

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