Profondeurs de vues d’un naturaliste…

le 26/04/2016 publié dans le 266 de Subaqua
DORIS 266-UNE
Vincent Maran
par Vincent Maran

Doris, la muse qui inspire les créateurs du site DORIS, m’a fait remarquer que ma première chronique au sujet des espèces marines profondes n’avait traité que d’invertébrés méditerranéens. Il est temps d’élargir le champ de vision, et d’approfondir davantage encore le sujet…

D’un fond à l’autre

La « chasse photographique » ayant pour thème les espèces profondes de nos côtes donne de meilleurs résultats en Méditerranée qu’en Atlantique. Le vaste océan n’est pourtant pas moins riche en espèces marines, mais il est plus difficile d’y dénicher, sans trop de difficultés, au cours de notre pratique de plongeurs de loisir, des espèces que l’on peut qualifier de profondes. Pour rappel, nous considérons que les organismes qui peuvent nous intéresser ici vivent le plus souvent entre 35 et 55 mètres de profondeur. Moins de 35 mètres, ce n’est pas significativement profond, et au-delà de 55 mètres, on approche un peu trop des limites de notre pratique sportive. La sécurité de nos plongées doit toujours être considérée comme primordiale.

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Les conditions hydrodynamiques qui règnent le long de nos côtes atlantiques (topographie, courants, marées…) amènent à une stratification des masses d’eau bien moins importante qu’en Méditerranée. Il est rare que les plongeurs des côtes atlantiques rencontrent une thermocline ! Il peut bien y avoir un gradient de température entre le fond et la surface, mais il ne sera pas équivalent à la thermocline souvent marquée qui peut être observée en Méditerranée. Les phénomènes de marée de l’océan interviennent beaucoup dans la répartition de certains paramètres des masses d’eau selon leur profondeur, notamment leur température. Plus l’eau sera brassée, moins les biotopes, c’est-à-dire les lieux de vie des organismes, se situeront dans une bande de profondeur étroite.

Des milieux de vie vulnérables

Les espèces du littoral proche sont les premières à subir les activités humaines, notamment la pêche. Il y a toutefois également les pollutions et les « aménagements » côtiers. Étant donné la proximité de ces milieux avec la frange côtière émergée, il y a eu, depuis longtemps déjà, une prise de conscience de la nécessité d’une préservation.

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De la pensée aux actes, il reste évidemment encore beaucoup de chemin à parcourir, mais de plus en plus, sous la pression des amoureux et des pratiquants de la mer dont nous faisons partie au premier rang, nous pouvons espérer des mesures d’amélioration. En ce qui concerne les milieux profonds, les observations directes sont beaucoup plus rares, et certains ne se sont pas gênés d’en profiter pour les piller ou les dégrader.

Ceci est un extrait du Dossier paru dans le numéro 266 Abonnez-vous

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