
Nous voici en 1956, notre fédération née huit ans plus tôt vient récemment d’adopter son nom actuel. Elle compte alors une soixantaine de clubs pour 2 500 licenciés. Tandis que le film « Le monde du silence » obtient la palme d’or au festival de Cannes, naît l’idée d’une revue fédérale. Le premier numéro d’Études et Sports Sous-Marins ne verra cependant le jour qu’en avril 1958 et deviendra en 1988, non sans avoir traversé diverses péripéties, la revue Subaqua. Ayant su évoluer au fil du temps, le magazine a largement contribué à écrire l’histoire de nos activités subaquatiques en communiquant de l’information et du bonheur à ses lecteurs. Saluons les équipes rédactionnelles successives depuis plus de 60 ans, à l’occasion de ce numéro anniversaire.
Ce numéro est également pour moi l’occasion de replacer au centre de nos préoccupations, les défis sociaux et environnementaux contemporains que nous traversons. Le sport n’échappant pas aux grands bouleversements et évolutions de notre société, il est primordial pour la fédération de s’interroger sur notre impact sociétal et notre contribution au développement durable. La démarche de la fédération s’inscrit pleinement dans le cadre de la Responsabilité sociétale des organisations (RSO) et de ses principes directeurs définis par l’ISO 26000. Cette notion remet aussi davantage l’humain au cœur du dispositif du développement durable. Dans ce domaine, le statut d’entreprise à mission introduit par la loi PACTE en 2019 représente un jalon important ; en définissant une « raison d’être » les entreprises volontaires se dotent d’objectifs sociaux et environnementaux qu’elles s’engagent à poursuivre.
La raison d’être donne du sens et donne le cap, c’est dans cet esprit que le principe de responsabilité sociétale s’est inscrit progressivement dans l’ADN de notre modèle fédéral. Ce principe s’est manifesté plus tardivement dans le mouvement sportif que dans le secteur entreprise. Et la FFESSM est fière de s’être engagée pour l’environnement et la biodiversité dès 2009. Sports d’une nature à préserver, sports d’une nature à vivre, notre engagement est devenu un de nos cœurs de métiers. Il se poursuit aujourd’hui, au-delà de l’organisation de pratiques sportives, au travers d’actions en faveur de l’éducation, du respect, de la mixité et de la cohésion sociale, de la santé et du bien-être. Ces valeurs qui sont prégnantes à la FFESSM se verront renforcées prochainement pour les fédérations sportives délégataires par l’adoption pour la fin de l’année du contrat d’engagement républicain décliné versus « sport », conformément à la loi du 24 août 2021. Ceci devenant un préalable au contrat de délégation, lui-même reporté au 30 mars 2022.
Dans le souci d’approfondir notre démarche, notre fédération a réalisé cet été un état des lieux de son fonctionnement, en particulier grâce à la plateforme numérique du CNOSF. Ce diagnostic permettra de mieux déployer notre projet associatif de développement pour l’olympiade actuelle. Contribuer à restaurer le lien entre l’humain et la nature, voilà une des ambitions qui nous anime. La pratique des sports subaquatiques constitue un moyen privilégié de contact avec le milieu naturel et à la capacité de modifier les comportements. Vivre l’expérience du monde subaquatique contribue à remettre la biodiversité dans l’imaginaire collectif, tout en étant également vecteur de cohésion sociale et de bien-être.
Les changements qui secouent notre monde actuel devraient inviter chacun à la pensée modeste, tant dans nos repères quotidiens que pour la géopolitique de notre communauté fédérale. Nous devons par contre penser le nouveau. Ayons confiance en l’avenir quel qu’il soit. La vie se fraye toujours un chemin dans les bouleversements. « L’on est ce que l’on fait. L’humanité s’en sort toujours » confiait avant de nous quitter Axel Kahn, médecin généticien et philosophe.
6 /// Actus
Salon de la plongée 2022, élections à la CMAS, bilan de l’opération de relance des licences de l’été 2021, proposition de loi pour la démocratisation du sport en France, essor du rugby subaquatique, agenda, sorties livres, etc.
14 /// Une histoire de la revue fédérale
Cela est précisé de jolie manière en couverture : ce numéro est le 300e ! Il est donc pertinent de revenir sur la création en 1958 et l’histoire, par moments agitée, d’une revue fédérale qui ne prendra le nom de Subaqua que 30 ans plus tard, en mars 1988.
30 /// Portfolio collectif
Pas de zoom sur une destination, un animal marin ou une compilation des œuvres d’un photographe. Non, dans le cadre de ce numéro 300, nous vous proposons un portfolio d’images prises et commentées par les photoreporters de Subaqua.
40 /// Décompression
Dans cet instructif tour d’ensemble, l’expert Alain Foret revient sur un concept clé de la plongée sous-marine : la désaturation. De la remontée par palier aux facteurs de gradients, en passant par les calculs réalisés (modèles) par nos ordinateurs de plongée.
50 /// Portfolio
Retour sur le palmarès 2021 du concours Sublimages qui, entre deux confinements, dans un territoire pourtant jusqu’alors épargné par la crise sanitaire, a pu se dérouler sans anicroche. Si le palmarès se découvre à travers les images présentées ici, revenons en mots sur l’histoire du festival avec son président, Sylvain Charrière.
64 /// Épave
L’épave du Thistlegorm, cargo anglais coulé en octobre 1941 en mer Rouge égyptienne, vient juste de fêter ses 80 ans. Avec ses cales remplies de véhicules et autres matériels militaires, sa visite est mémorable. Cette épave est d’ailleurs la plus visitée au monde. Bref, autant de bonnes raisons de figurer dans ce 300e numéro !
72 /// Féminisation
Mesdames, si vous trouvez qu’à ce jour on n’en fait pas assez question égalité et parité, un regard sur l’histoire à travers l’image de la femme dans l’univers sous-marin montre que le chemin à parcourir était conséquent…
82 /// Mexique
Le festival Xiimbalil Ja – Kaxan Tso’ono’oto’ob – en langue maya « Promenade dans l’eau – découvrir les cenotes » – est une initiative de la Galerie MarlixArt, soutenue par le gouvernement de l’État du Yucatán. Ce festival vise, à travers l’art et l’image, à sensibiliser communautés locales et population nationale sur les cenotes, ces cavités immergées de la péninsule du Yucatán. Pour ce numéro 300, nous vous offrons d’admirer les images exceptionnelles prises par Joram Mennes.
94 /// Les commissions de la FFESSM
Dans ces pages, les différentes commissions subaquatiques ont été mises à contribution pour évoquer leurs histoires et évolution, leurs grands moments et palmarès pour les plus sportives d’entre elles…
ET AUSSI : 5 > Édito / 24 > Côté sports / 42 > Médicale / 44 > Doris / 58 > Bullimages / 76 > Souterraine / 88 > CTN Infos / 110 > Bases fédérales / 114 > lnfos fédérales / 118 > Infos clubs / 120 Petites annonces.
Image de couverture
Création de l’agence Arc en Ciel, Marseille.
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Histoire
Une histoire de la revue fédérale
le 23/12/2021À l'occasion de la sortie de son 300e numéro, Subaqua publie ici dans son intégralité l'article de Pierre Martin-Razi, ancien rédacteur en chef, paru dans le numéro 200 de la revue fédérale. Dans ce long article, il revenait, avec force détails et images d’époque à l’appui, sur la création par la FFESSM d’un bulletin qui allait devenir revue. -
Histoire
Rétrospective du bulletin de liaison de 1958 au 300e numéro de Subaqua de 2022
le 23/12/2021La revue de la FFESSM peut être qualifiée de vénérable. Le titre Subaqua existe, en effet, depuis 1988, soit 34 années de parution ininterrompues. Un record dans la presse subaquatique. Pourtant, ce parcours-là ne représente qu’une partie d’une histoire tourmentée, dont les racines remontent à 1956. Par Olivier Clot-Faybesse, rédacteur en chef. Images collection FFESSM. -
Regard
Témoignage – Pierre Martin-Razi rédacteur en chef de Subaqua de 1996 à 2019
le 23/12/2021Lorsque le rédacteur en chef actuel de Subaqua, m’a proposé d’écrire un article afin d’accompagner la sortie du numéro 300, ma première réaction, je le confesse, a été négative. J’avais alors l’esprit occupé par d’insolvables problèmes de girouette électronique et je me moquais bien qu’un Petit Prince (c’est une image inspirée par le décor désertique qui m’entoure…) me demande de dessiner un mouton ! Et puis, ajoutai-je, pour dire quoi ? Si je n’ai pas eu l’opportunité d’exprimer ce que j’avais envie d’exprimer en presque quarante ans de journalisme, c’est à désespérer ! « Mais ce que tu veux ! » a rétorqué l’habile tentateur. J’ai réfléchi (trois secondes). Certes… La possibilité d’écrire sans contrainte un papier afin d’accompagner le 300e opus d’un bimestriel ne se croise pas tous les jours. Cela revient un peu à célébrer une vieille amie très chère - toujours belle ! - et à qui la vie a souri. Quand on a tenu le bras de cette séduisante (quoiqu’exigeante) personne pendant vingt-quatre ans, croyez-moi, l’opportunité prend alors une saveur toute particulière. C’est vrai, j’ai pensé tout ça en trois secondes. Et, j’ai dit oui…
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