Pierre Martin-Razi
par Pierre Martin-Razi

Cet opus 283 de Subaqua dont vous venez de déchirer l’enveloppe, dont vous éprouvez l’épaisseur, effleurez les pages et sentez l’encre fraîche constitue, pour moi, un numéro très particulier : il clôt une série commencée en août 1996 avec le n° 149 de novembre-décembre. Combien s’en souviennent ? C’était une autre plongée, une autre presse et, pour tout dire, une autre époque… C’était avant le 11 septembre et avant les GAFAM… Une époque que je veux croire insouciante. Après quatre années de navigation, j’avais la peau raide de sel et de soleil avec, dans le cœur (je peux bien l’avouer aujourd’hui !), le regret d’une revue portée à bout de bras et beaucoup trop vite abandonnée. Plus tard, alors que je la surveillais de loin, elle allait disparaître comme bien d’autres, sans doute victime de quelque adorateur d’Excel. La météo est rude pour les descendants de Renaudot !

Contre toute attente, Subaqua, la doyenne née huit années avant mon arrivée sous le numéro 97, poussée sur des racines (excusez du peu !) datant de 1958, Subaqua, dis-je, est toujours debout. Par la volonté des équipes dirigeantes fédérales successives, elle a été et demeure de papier avec son odeur, son toucher, ses imperfections, sa réalité. Grâce soit rendue à celles et ceux qui ont permis ce (petit) miracle !

Merci donc à mes prédécesseurs, François, Yves, Guy, Paul, Jacques… Et merci aux différents présidents, mes directeurs de publication, Francis, Roland, Jean-Louis, ainsi qu’à leurs comités directeurs qui ont soutenu leur revue sans faiblir. Merci également à l’ensemble des élus fédéraux et au personnel du siège national : ils ont transformé cette belle tranche de vie professionnelle en un chemin de roses (presque) sans épines.

Merci aux collaborateurs – tous bénévoles, faut-il le préciser ? – qui, par leur talent, leurs qualités, leurs défauts, leur style, leurs images, ont contribué à faire du magazine autre chose qu’un simple bulletin de liaison, première raison d’être de Subaqua. Merci à mon vieux complice, Jean-Louis, artiste avant d’être graphiste puis à l’équipe d’Arc-en-Ciel, les rois de la gouge numérique. Toutes ces personnes de chair et de sang sont plus que des pigistes ou des fournisseurs : ce sont des compagnons de création, des partageurs de passion, des amis.

Merci à celles et ceux qui font passer la plongée, la mer et le bleu avant tout : les fabricants, les revendeurs, les festivaliers, les voyagistes, les responsables de clubs, les créateurs d’évènements ainsi qu’une organisatrice de salon. Sans elles, sans eux, nous ne serions pas. Ou pas vraiment. Ainsi, comment pourrais-je omettre de citer Gérard (y’en a deux !), Raymond, Jean, Bruno, Jean-Luc, Manu, Serge, Yves, Baudouin, Léo, Mélina, Didier, Frédéric, Sophie, Eileen, Gilbert, Nicolas, Baptiste, Francis, Patrice, Osman, Catherine (y’en a deux aussi !), Ingrid, William, Hélène, Daniel, Paolo, Lionel, Michel* et… tous les autres ? Ils sont des dizaines, ils ont pétri la glaise qui me fait.

Je voudrais inscrire à jamais sur cette page un amical coucou à celles qui ont partagé mon bureau pendant ces filantes années : Albane entrée à Subaqua comme chef de pub et dont la fédération emploie désormais les talents à bien d’autres tâches. Et Véronique, ma Véro, ma secrétaire de rédaction. J’aimerais lui dire combien elle va me manquer. Pour un rédacteur en chef distrait, désorganisé, rêveur, elle est une assurance tous risques, un pare-feu, une éclaircie de certitude dans un ciel de doutes. Je m’en vais, elle demeure. Maintenant qui va me relire en premier ?

Enfin, je tiens par-dessus tout à exprimer ma sincère reconnaissance aux milliers de lectrices et de lecteurs qui nous ont accompagnés et nous accompagnent encore. En vérité, ce sont elles et ce sont eux qui façonnent les magazines, les justifient et les font vivre. Merci à vous.

Devant moi, l’océan et les lumières du monde. Pas d’inquiétude, écrivait Giraudeau, la mer te désapprend ce que les ports t’apprennent… Je suis à la passerelle de Subaqua depuis cent trente-cinq numéros, presque vingt-quatre années d’une charge au long cours seulement mesurable par mes frères et sœurs de métier. Ils savent…

Je vais changer de bateau. La houle s’amortit ; un phare s’allume dans la nuit. Derrière moi, j’entends des pas. Je quitte mon siège et remonte mon col. Il fait frais. Je vais partir. Je dis à Olivier qui va prendre le quart : « À vous le soin ! ».

Il est temps.

Pierre Martin-Razi

Rédacteur en chef

* Hé, hé… La vie continue ! Au gré des mouillages, j’invite à mon bord celles et ceux qui se reconnaîtront. Le risque de scorbut étant ce qu’il est, l’apport de vitamines C associées à un flacon de boisson bio (à base de canne à sucre distillée) est impératif !

6  ACTUS

La réussite du Salon international de la plongée sous-marine, l’inventaire faunistique du lac d’Annecy, le festival Images de l’eau de-là, le GNPU par le menu, ma maman et ma sœur plongent, etc.

18 NAMIBIE : LE TRIANGLE D’OR

La Namibie n’est pas connue pour être une destination de plongée : la mer fraîche et turbide repousse les meilleures volontés. Fausse idée ! Le pays regorge de gouffres, grottes et dolines… Par Pierre Constant.

28  MÉDICALE : LES ENVENIMATIONS

Les envenimations par piqûre de poissons osseux constituent un des dangers de la faune marine auquel sont le plus exposés les plongeurs. Comment les éviter, comment réagir ? Le Dr Claude Maillaud fait le point.

32  BULLIMAGES

Le cadrage, la composition d’un plan en vidéo et le langage de l’image, FastStone Image Viewer une boîte à outils simple et complète pour la photo, analyse d’une image du photographe David Rondeau…

48 MALDIVES CHANGEANTES ET INCHANGÉES !

Fermez les yeux… imaginez un moment un univers liquide et bleu, des tombants majestueux où croisent thons et requins, des plateaux de corail couverts de poissons, que survolent raies ou tortues… La Polynésie ? Non, Ici, vous êtes aux Maldives ! Par Serge Barth. Photos Didier Brandelet, Florian Labadie, Valérie Andréani, Jean-Jacques Bonamy.

54 PLONGÉE ET ÉPANOUISSEMENT

La plongée peut avoir un effet bénéfique sur la physiologie, l’humeur et le stress vécu par des personnes en bonne santé. Stéphan Jacquet s’intéresse à  son utilisation thérapeutique.

56 BIOLOGIE : COMPRENDRE ET AIMER

Jacques Dumas s’interroge sur le comportement des dauphins, celui des gorgonocéphales, les prédateurs des holothuries ou encore sur l’apparition des barracudas en Méditerranée. Pour mieux comprendre et aimer !

64 OKINAWA, L’ÎLE AUX PLONGEUSES

Okinawa possède un environnement de plongée exceptionnel. Dans une société japonaise en évolution, c’est là que les femmes prennent possession du fond de l’océan Pacifique. Un reportage de Stéphane Coutteel.

74 LABAN PEINTRE DU BLEU

Chimiste, cinéaste, ingénieur, pilote de submersibles, polyglotte, musicien, artiste-peintre, l’ancien de l’équipe Cousteau, André Laban, aura vécu mille vies. Un portrait brossé par Philippe Rousseau.

82 ÎLE DE PÂQUES : LA PLONGÉE AU PAYS DES MOAÏS

L’île de Pâques est surtout connue pour ses statues colossales érigées par une civilisation aujourd’hui disparue. Pour certains, l’île à la maigre végétation serait le modèle avant coureur du désastre écologique qui nous guette. Pourtant, La Rapa Nui d’aujourd’hui n’est pas que cela. Elle est aussi une destination de plongée au caractère un peu particulier que nous raconte Jean-Yves Kersalé. Photos de l’auteur et Orca Diving Center.

ET AUSSI : 5 > Édito / 17 > Agenda / 26 > Infos recherche / 38 > Rubrique souterraine / 42 >  Côté Sports / 45 > Rubrique DORIS / 60 > CTN Infos / 62 > Accidents & Procédures / 70 > Infos fédérales / 73 > Bases fédérales / 86 > Rubrique juridique / 88 > Rubrique CoSMos / 90 > Infos clubs / 94 > Petites Annonces.

Découvrez les hors-série de Subaqua

Tous les Hors-Série