N°246

par Jean-Louis Blanchard

Plongeurs du monde…

Lorsqu’on est plongeur sans frontières, c’est la tour de Babel du brevet : de Rstc à Cmas, en passant par Ssi et autres, le plongeur se croit obligé d’être “multicartes”, multiréférencé, car selon une intox pugnace, il lui faudrait au moins cela pour être persona grata partout sur la planète bleue.

Ne crions pas haro sur le baudet trop vite, car la multiplicité des systèmes est un mal nécessaire. En effet, deux approches coexistent : d’une part il y a les brevets émis, grosso modo, au sein du mouvement sportif et des sports de loisir. À titre d’exemple, on peut rattacher à cette catégorie-là les brevets émis par les fédérations nationales (dont la Ffessm), et ceux de la Cmas, lesquels ne sont qu’une expression internationale des brevets fédéraux. D’autre part il y a les brevets émis par des structures professionnelles, telles Padi, dont la démarche, ni plus ni moins respectable que la précédente, est d’avoir commercialisé la pratique de la plongée, et d’avoir fait des brevets de plongée un produit commercial. On peut noter que les deux catégories s’interpénètrent : certaines fédérations développent un secteur professionnel, à commencer par notre fédération qui, à travers les Sca (structures commerciales agréées), offre dans le secteur commercial un catalogue de formations et de brevets Ffessm de plongée. Or, prétendre à un système international de type universel reviendrait à faire émerger deux écueils de taille : d’une part établir un monopole, ce qui est totalement à l’opposé des démarches commerciales, et d’autre part écraser les velléités d’approches pédagogiques novatrices sous un modèle monovalent, univoque… donc stérile.

Ce deuxième écueil est contournable grâce au partage de quelques fondamentaux, et c’est ce que réussissent à peu de chose près les organismes certificateurs français, dûment listés dans le Code du sport. On ne saurait en dire autant à l’international, où les moins ouverts à l’échange et aux reconnaissances réciproques ne sont pas toujours ceux qu’on croit ! Les passerelles et autres cross over ne sont pas si bien lotis que ça.

Enfin, si les systèmes internationaux sont multiples, ils ne doivent pas en être figés pour autant. La preuve : nous étudions actuellement à la Ffessm un redéploiement de nos cartes de plongée, qui seraient moins monovalentes avec la Cmas. En ayant dans l’idée d’intégrer sur certaines de nos cartes davantage que la Cmas, voire de positionner d’autres références plus adéquates avec nos réglementations ou avec votre attente.

Belle nouvelle année subaquatique 2013 à toutes et tous, que votre plaisir soit sous l’eau… partout dans le monde.

Jean-Louis Blanchard

Président FFESSM

6 • Infos

Les Ripe à Niolon, le Festival mondial de l’image s-m cartonne à Marseille, l’apnée en fête au prochain Salon de la plongée, les 20 ans d’Hydra X célébrés, etc.

22 • J. Bréchaire : une volonté en or !

Double champion du monde de hockey subaquatique, Jacques Bréchaire est aussi pêcheur sous-marin et plongeur N4. Le portrait d’un sportif modeste et attachant.

24 • Komodo: plongée parmi les dragons

Pierre Martin-Razi a goûté aux plaisirs de la croisière plongée dans l’archipel de Komodo, là où la biodiversité sous-marine est inouïe et les varans (un peu) endormis !

30 • Matos : montre OCS et Nemo Wide 2

Patrice Vogel et Jean-André Venturini ont testé pour nous la montre-ordinateur OCS d’Oceanic et le nouvel ordinateur Nemo Wide 2 de Mares.

36 • Plongées bio à Abu Fendira

Vincent Maran a trempé ses palmes au large d’Abu Fendira, en mer Rouge. Un regard de biologiste acéré dans une zone assez peu plongée…

44 • Les plongeurs montent aux filets

Après son succès en 2011, l’opération de nettoyage des épaves et des roches au large de Dakar a été renouvelée en avril 2012. Patrice Petit de Voize raconte…

60 • Biodiversité : l’esprit de découverte

Jacques Dumas s’est intéressé à la biodiversité et à l’esprit de découverte qui permet de mieux en connaître les dizaines de milliers d’espèces. Une comptabilité sidérante.

66 • Un Add ”exemplaire”

Le Dr Bruno Lemmens analyse un accident de décompression ”exemplaire” qui met en évidence la présence d’un Fop, cause fréquente de survenue.