par Jean-Louis Blanchard

Dynamique de l’inaction ?

Les sports subaquatiques, à l’image de l’ensemble des pratiques sportives, sont secoués. Actualité mondiale oblige.

Si nos immersions en pleine nature s’en sont un peu mieux tirées au prix de fiches de conduite draconiennes et de règles aussi kafkaïennes que nécessaires, voilà qu’à l’automne la fermeture de maintes piscines interpelle et nous bouscule.

Que d’énergie négative dépensons-nous là, à expliquer, proposer, contrer les abyssales décisions de certaines administrations, pas toujours heureuses, dans leur prise en compte de la situation !

À en dégoûter plus d’un, plongeuse ou plongeur, dirigeante ou dirigeant fédéraux, responsable de structure commerciale.

Et de se laisser aller aux renoncements et à l’inaction.

Comme si l’inaction était chez nous porteuse de dynamique. En gros : patience, laisser passer l’orage, attendre, faire le dos rond… et surveiller la naphtaline sur nos palmes et masques de plongée.

Eh bien non ; mille fois non !

Je m’imprègne tous les jours de cette pugnacité fédérale dont sont porteuses des milliers de personnes, avec leurs milliers de projets, leurs milliers de réalisations. Quelles pépites sur les réseaux sociaux, dans nos courriels et courriers, souvent égarées parmi les scories !

Passionnés par la palette des possibles fédéraux, ils s’ouvrent et se posent dans le présent pandémique, l’investissent et en font déjà émerger la continuité.

Aix-les-Bains, lieu d’eau par excellence pour recevoir notre récente assemblée générale, m’a permis de rencontrer et d’entendre beaucoup de fédéraux, en quête mais surtout en mouvement. Hardi les palmes ! On s’y est expliqué, on a échangé, on a réagi.

Je croirai toujours à une vertu fondatrice : la fédération est une.

N’en déplaise aux quelques querelleurs de chapelles, la fédération est d’autant plus inclusive qu’elle doit réapprendre tous les jours à s’ouvrir, à voir ailleurs, plus loin, de l’autre côté du fleuve ou de la mer.

Pépites, joyaux, disais-je plus haut ? En voici un dont on fête les 10 ans avec une immense fierté : Handisub^®. Il y a quelques années, consacrant un édito à ce projet fondateur, j’énonçais déjà cette évidence en proclamant : « la FFESSM est inclusive ». Que d’obstacles franchis, d’actions menées à bien, de créations novatrices et de rencontres passionnantes avec les deux autres fédérations nationales en charge des personnes en situation de handicap : trois fédérations, un seul projet. À cet effet, la présente édition de Subaqua est largement consacrée à cet anniversaire de l’excellence.

La FFESSM : une famille qui n’a aucun secret subaquatique à apprendre, seulement à retrouver.

6 ACTUS

Compte rendu de l’AG nationale 2020, Festival photo de Nouvelle-Calédonie, stage national Handisub^®, archéologie subaquatique, musée sous-marin de Marseille, évolution de l’application TIV fédérale, sortie livres…

14 ZOOM

Stéphan Jacquet mène l’enquête dans sa ville de naissance, Cannes. Initiatives écologiques, lutte contre les rejets en mer, mouillages écologiques, biodiversité des fonds marins, témoignages… Rien n’aura échappé à sa sagacité.

18 CROISIÈRE À BORD DE L’ADELAAR EN INDONÉSIE

Après les archipels de Komodo et des Rajat Ampat ⁽¹⁾, nous poursuivons la découverte du vaste archipel indonésien avec la région d’Alor. Le globe-trotteur Pascal Kobeh nous invite à bord d’un navire datant de 1902 pour une croisière hors des sentiers battus dans une zone baignée par la mer de Florès, très peu naviguée et encore moins plongée. Texte et images Pascal Kobeh.

24 SCAPHANDRIER L’ENS NOUS A OUVERT SES PORTES !

Située au bord de la Méditerranée, à Fréjus dans le Var, l’École nationale des scaphandriers forme les professionnels de demain, scaphandriers et plongeurs. Elle a la particularité de proposer une vaste panoplie de formations, dont une qualification de plongeur recycleur, ainsi que des certificats d’aptitudes valables dans le monde entier. Texte : Olivier Clot-Faybesse. Images : Jean-Michel Mille

30 HANDISUB^®

Dix ans d’existence pour l’initiative Handisub^® en 2020. Historique, aspects médicaux et pratiques… Un dossier s’imposait pour faire le point sur la plongée adaptée, maintenant étendue à d’autres activités subaquatiques.

48 EXOTISME

Le photographe Gilles Auroux signe ici son premier reportage, démontrant au passage qu’il se débrouille aussi très bien avec les mots. Son récit est une quête des requins-marteaux de l’atoll de Layang-Layang en Malaisie, mais pas seulement.

54 BULLIMAGES

Bilan d’une année de photos avec le Nikon Z6 et son caisson étanche dédié, rencontres de jeunes plongeurs photographes et modèles sous-marins et analyse d’une image de Patrick Désormais, président de la commission photo/vidéo IdF.

60 ÉPAVE

Yves Kapfer nous propose une destination originale : le cimetière d’épaves de Dakar. Un voyage qui ne s’est pas limité qu’à explorer les plus récents navires sabordés, puisqu’il nous propose aussi la découverte de quelques sites naturels remarquables.

66 DORIS

Après une première chronique (Subaqua n° 291), les « doridiens » Vincent Maran et Bruno Chanet remettent les pieds dans le plat. Ou plutôt les mains à l’écriture avec ce second épisode sur les étonnantes particularités des poissons plats.

68 RECHERCHE

Fascinantes raies mantas ! Stéphan Jacquet synthétise de belle manière une étude scientifique de ces animaux dans les eaux polynésiennes : population, déplacement, identification, menace planant sur l’espèce… Intéressant et instructif.

ET AUSSI : 5 > Édito / 72 > CTN Infos / 74 > Côté Sports / 78 > Réglementation / 82 > Juridique / 84 > CoSMos / 86 > Bases fédérales 88 > Infos fédérales / 93 > Infos clubs / 94 > Petites annonces

Photo de couverture Pas de nom français pour ce poisson des mers froides (l’équipe de Doris est sur le coup…), le Red Irish lord (Hemilepidotus hemilepidotus). Image du photographe italien Claudio Zori, primée (Manta d’or, grand angle) lors du festival international de l’image sous-marine de Nouvelle-Calédonie (voir page 8).